Les maires ruraux et de banlieue font cause commune pour créer "un récit positif"
Déserts médicaux, fermetures d’écoles ou de gares, absence d’arrêts de bus… souvent opposées, la ruralité et la banlieue partagent le "même sentiment d’abandon, de relégation, de silence". C’est ce que souligne un manifeste publié par l’Association des maires ruraux de France (AMRF) et Ville et Banlieue, le 4 juin, à l’occasion d’une journée consacrée à la cohésion territoriale et sociales, organisée concomitamment dans la ville d’Evreux, 27.000 habitants, et le village de Quittebeuf, 650 habitants, dans l’Eure. À travers cette initiative originale, les deux associations veulent s’unir pour créer un "récit positif commun".
"Aujourd’hui, il est temps de dire haut et fort : la France n’est ni rurale ni urbaine, elle est les deux à la fois", clament-elles, appelant à "déconstruire le mythe de territoires opposés" et à "construire un projet commun". Elles proposent ainsi de créer des "contrats de solidarité territoriale" associant des communes rurales et des quartiers urbains autour de projets communs : agriculture urbaine, circuits courts, écoles, accueil de jeunes en mobilité, échanges culturels. Une initiative qui n’est pas sans rappeler les "contrats de réciprocité" initiés il y a quelques années entre métropoles et territoires ruraux. Elles entendent aussi instaurer une continuité de service public et favoriser les mobilités interterritoriales (transports à la demande, navettes, tarification solidaire, échanges scolaires). Ce rapprochement passerait aussi par des "jumelages", des initiatives locales transversales (tiers-lieux, maisons de santé, centres sociaux…) qui "relient au lieu de séparer". Enfin, le manifeste entend valoriser les savoir-faire locaux.
"Réconcilier les territoires" n’est "pas un slogan" mais une "nécessité démocratique et sociale", soulignent les deux associations qui aspirent à un "réveil collectif".