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Environnement - Les parcs naturels régionaux à la loupe

Alors que se tient jusqu'au 10 octobre dans la forêt d'Orient (10) le congrès 2014 des parcs naturels régionaux (PNR), le ministère de l'Ecologie vient de publier un document analysant en 24 fiches les caractéristiques du réseau des parcs. Le dossier explore des thèmes aussi variés que la démographie, l'urbanisme, les espaces naturels, l'agriculture et les autres activités économiques. Il rappelle que les 47 parcs existant au 1er janvier 2012 couvrent 12,2% du territoire national. En métropole, on comptait à la même date 45 parcs représentant 13,7% du territoire. Les communes de montagne sont surreprésentées parmi les parcs tandis que les espaces périurbains sont proportionnellement moins nombreux. Par contre, les communes isolées, c'est-à-dire échappant à l'influence de pôles urbains, sont plus nombreuses que dans le reste du territoire. Ces traits communs n'empêchent pas le réseau des parcs d'être marqué par une grande hétérogénéité, souligne le document, les forts contrastes d'un PNR à l'autre tenant surtout à leur implantation géographique.

Côté démographie, les PNR sont dans l'ensemble peu densément peuplés avec une population plus âgée qu'ailleurs. Les soldes migratoires sont le principal moteur de croissance de la population des parcs, qui reste globalement inférieure à celle de la population française. Quand il existe des déficits naturels, ceux-ci sont presque toujours compensés par les soldes migratoires. En termes de logements, les PNR comptent une part de logements sociaux deux fois moins élevée qu'ailleurs. En revanche, les résidences secondaires occupent une place importante sur ces territoires. Entre 2000 et 2009, ils ont moins subi la pression en faveur de la construction de logements neufs qu'ailleurs. Les terres artificialisées sont deux fois moins présentes sur leur territoire et la dynamique d'artificialisation à l'œuvre entre 2000 et 2006 y a été moins forte. A noter encore, une commune de PNR sur cinq n'est couverte par aucun document de planification du territoire, ce qui est comparable au reste du territoire national.
Les espaces naturels – majoritairement des forêts et des prairies - occupent près des trois quarts du territoire des parcs métropolitains. Le réseau concentre part ailleurs une part importante des grandes zones humides du pays et des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff). Les surfaces d'aires protégées sont proportionnellement plus importantes dans le réseau qu'ailleurs, notamment les réserves naturelles et les sites Ramsar (zones humides d'importance internationale).

La forêt et sa gestion constituent aussi un enjeu de premier plan pour les parcs : deux tiers d'entre eux sont concernés par au moins une charte forestière de territoire (CFT) et un parc sur deux est porteur d'une telle charte. Les espaces agricoles sont moins étendus dans le réseau. Les prairies y sont mieux représentées que les terres arables. Les pertes de terres agricoles entre 2000 et 2006 ont été en moyenne deux fois moins élevées que sur le reste du territoire métropolitain. Les exploitations de grandes cultures sont proportionnellement moins nombreuses que celles tournées vers l'élevage, notamment ovin et caprin. La diversification des activités, notamment à travers la transformation des produits de la ferme et l'agritourisme est davantage pratiquée et la part des agriculteurs commercialisant leurs produits en suivant un circuit court est nettement plus élevée qu'en dehors du réseau.
Par ailleurs, le chômage est globalement plus faible dans les PNR qu'ailleurs sur le territoire mais la part des foyers non imposables y est plus élevée. Si les emplois agricoles, industriels ou relevant du secteur de la construction sont davantage présents dans les parcs, l'emploi dans les administrations publiques ou lié à l'action sanitaire et sociale reste toutefois majoritaire. Le document rappelle en outre que selon la nouvelle typologie des campagnes établie en 2012 pour le compte de la Datar, les campagnes à l'économie touristique développée sont davantage représentées dans le réseau des parcs qu'ailleurs. Compte tenu de ce poids de l'économie touristique, l'emploi dans ce secteur est deux fois plus fort dans les communes rattachées à un PNR et la capacité d'accueil touristique, ramenée au nombre d'habitants permanents, est nettement plus élevée dans les PNR.