Archives

Cohésion territoriale - Les petites villes européennes se mettent en réseau

Pour ne pas rester en marge d'une Europe de plus en plus tournée vers la compétitivité, les petites villes ont décidé de se mettre en réseau, vendredi 9 novembre, à Bordeaux. L'initiative vient de l'Association des maires de petites villes et regroupe des élus d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, de Hongrie, de Roumanie, avant de s'élargir à d'autres pays. Le but est de mettre en place des groupes de travail sur des thématiques déterminées afin de déboucher à terme sur des positions communes. Car pour l'heure, les intérêts nationaux prévalent sur ceux des collectivités. On en a eu une illustration récente au moment des débats autour de la directive postale, par exemple, avec une opposition entre les positions de l'Allemagne, souhaitant une entrée en vigueur rapide, et la France, privilégiant au contraire un report. Pour autant, les petites villes allemandes ou françaises auront bien le même intérêt à voir préserver chez elles un service postal de qualité. Après la Maison européenne des pouvoirs locaux, instance purement nationale, la Maison des villes, municipalités et régions inaugurée le 6 juin dernier, sans compter toutes les instances officielles comme le CCRE (conseil des communes et régions d'Europe), qu'est-ce que ce nouveau réseau peut apporter ? Les élus de petites villes, jusque-là largement bénéficiaires de la politique de cohésion, veulent avant tout que "les fonds européens ne soient pas détournés de leurs destinations initiales, mais restent prioritairement des instruments d'aménagement et de cohésion territoriale", indiquent-ils dans une déclaration commune. "Les petites villes ne veulent pas être marginalisées au nom de la compétitivité ou souhaitent veiller à ce que le maillage territorial ne soit pas sacrifié au profit des centres dynamiques", explique Alexis Coldrey, en charge des questions européennes à l'APVF. Il faudra aussi s'entendre sur une définition commune de "petites villes", chaque pays ayant pour le moment ses particularités. Une fourchette de 2.000 à 60.000 habitants serait privilégiée. Il restera ensuite à arrêter les sujets de réflexion. Préservation des centres touristiques en Italie, développement durable en Allemagne, services publics en France... pour l'heure, chacun a ses priorités.

 

M.T.