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Sécurité - Les polices municipales associées au plan de lutte contre les cambriolages

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a lancé, mercredi 25 septembre, un plan national de lutte contre les cambriolages et les vols à main armée en forte progression depuis 2009, essentiellement pour les résidences principales et le petit commerce. Ce plan comprend 16 mesures réparties en quatre volets.
Le premier aspect sera de "cibler prioritairement les délinquants d'habitude et les filières". Pour chaque bassin de délinquance, un diagnostic (profil des auteurs, des victimes, modes opératoires…) débouchera sur un plan d'action.
Il s'agira ensuite d'adopter "un plan d'occupation renforcée" qui se traduira par une présence accrue des forces de l'ordre sur la voie publique, de "mieux protéger les commerçants" et de renforcer les partenariats de sécurité. Le plan associera ainsi les polices municipales dans le cadre des conventions de coordination "pour l'occupation préventive et dissuasive de l'espace public et les actions de prévention". L'instruction des dossiers de subvention des systèmes communaux de vidéoprotection de la voie publique "tiendra compte des zones prioritairement exposées aux risques de cambriolage et de vol à main armée", précise le plan.
Le ministère de l'Intérieur indique que les cambriolages ont connu une hausse de 18% entre 2008 et 2012 et de 44% pour les résidences principales. Sur une seule année, ils ont augmenté de 7,95% en zone de police et de 12,77% en zone de gendarmerie. Mais selon Manuel Valls, dans les 17 zones de sécurité prioritaire, sur les 64 existantes, qui ont fait de la lutte contre les cambriolages un de leurs objectifs, le nombre de cambriolages a baissé de –2,9%.
Quant aux vols à main armée, ils ont progressé de 3,1% en zone de police et de 7,8% en zone de gendarmerie, sur un an. C'est le petit commerce qui est le plus touché, alors que les mesures prises pour la protection des transporteurs de fonds ont permis une division par 5 du nombre d'attaques en quinze ans. "Il est inacceptable que des commerçants viennent au travail avec la peur au ventre, la peur de se faire braquer", a déclaré Manuel Valls.
Pour protéger les commerçants, le plan prévoit le déploiement d'un dispositif d'alerte en temps réel ("bouton d'alerte 17") les connectant directement au centre opérationnel départemental de la police ou de la gendarmerie. Un dispositif "strictement réservé aux cas d'agression contre les personnes". Le ministère a par ailleurs annoncé qu'un cadre réglementaire sera adopté avant la fin de l'année pour permettre le recours aux dispositifs de marquage invisible ("ADN chimique") qui, par aspersion d'un nuage inerte et inoffensif, permet le marquage invisible durable des personnes impliquées dans l'intrusion. "Depuis deux ans, une expérimentation de ce type a été menée dans un grand centre commercial de Seine-Saint-Denis : aucun braquage n'y a été commis", a précisé le ministre. Le coût du dispositif sera partagé, notamment avec les assureurs et les collectivités.
La "délinquance itinérante" est particulièrement visée dans ce plan. Au début du mois, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) avait demandé au ministre de l'Intérieur de prendre des mesures de "toute urgence" contre la recrudescence de vols dont sont victimes les agriculteurs : cultures de vergers pillées, réservoirs de tracteurs siphonnés, câbles d'irrigation arrachés, animaux dépecés sur place... Le syndicat met en cause des filières de l'Est dans les vols de câbles en cuivre.

 

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