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Culture - L'Ile-de-France crée un label et un fonds "Patrimoine d'intérêt régional" et double ses crédits

La région Ile-de-France annonce la création d'un label et d'un fonds "Patrimoine d'intérêt régional", propres à son seul territoire. Cette action s'inscrit dans un engagement plus large en faveur du patrimoine francilien, marqué notamment par un doublement du budget qui lui est consacré en 2017 et atteint désormais près de six millions d'euros. Ces décisions, prises lors de la dernière réunion du conseil régional, visent clairement à soutenir l'activité touristique de la région. L'exposé des motifs du rapport présenté à l'assemblée régionale rappelle ainsi que "le patrimoine francilien, générateur de ressources économiques et d'emplois, est un facteur d'appropriation d'un territoire par ses habitants. Condensé des richesses culturelles du pays, il contribue aussi à faire de l'Ile-de-France la première destination touristique au monde". Selon les enquêtes, "83% des visiteurs affirment être motivés par la découverte des grands monuments, des musées, des paysages et des lieux emblématiques de la région".

Donner sa place au "petit patrimoine"

Pour autant, les monuments célèbres de la région "ne sauraient occulter l'originalité du 'petit patrimoine francilien', souvent non protégé, qui façonne la singularité de ses territoires et qui témoigne de leurs histoires particulières. Ces patrimoines, souvent modestes, sont les plus fragiles et les moins connus".
Le label et le fonds "Patrimoine d'intérêt régional" visent donc à la fois à en accroître la notoriété et à en renforcer la protection. Seront éligibles les propriétaires publics et privés, ainsi que les aménageurs mandatés par des collectivités territoriales. Pour être éligible, un bien ne devra être ni classé, ni inscrit à l'inventaire des monuments historiques et devra répondre à au moins un des cinq critères suivants : un "caractère patrimonial démontré ou une force particulière de témoignage", une qualité architecturale et une relative homogénéité du bâti, un réel caractère d'exemplarité ou de représentativité, la rareté du patrimoine (objet atypique ou dernier témoignage d'un courant ou d'un type de construction emblématique de l'Ile-de-France ou de l'histoire de l'architecture) et, enfin, la qualité de l'insertion dans le site et la qualité environnementale du bâtiment.

Simplification des dispositifs en faveur du patrimoine

La présentation du dispositif cite comme exemples potentiels de ce "petit patrimoine" les musées franciliens, les maisons et ateliers d'artistes, mais aussi les édifices vernaculaires et ruraux (comme les lavoirs). Outre son impact en termes de notoriété et de fréquentation touristique, l'attribution de label permettra d'accéder à deux dispositifs régionaux : une aide à l'investissement pour la restauration du patrimoine non protégé et une aide au fonctionnement pour sa valorisation. En matière de restauration, le taux d'intervention sera de 30% maximum, plafonné à 500.000 euros par tranche de travaux.
La région Ile-de-France profite de la création de ce label pour revoir l'ensemble de son dispositif en faveur du patrimoine. Les taux d'intervention sont ainsi simplifiés, passant de sept à deux : 20% maximum, plafonnés à un million d'euros par tranche de travaux, pour les immeubles classés et 30% maximum, également plafonnés à un million d'euros par tranche de travaux, pour les immeubles inscrits.

Un fonds régional photographique et audiovisuel

En outre, le soutien est désormais étendu aux objets mobiliers, œuvres d'art, sculptures, objets de collections... Les taux d'intervention sont alors plafonnés à 30% dans la limite de 15.000 euros pour le mobilier classé et 20.000 euros pour le mobilier inscrit.
La région prévoit aussi la mise en place d'une aide aux projets et aux manifestations contribuant à la valorisation du patrimoine, ainsi que d'un fonds régional photographique et audiovisuel.
Enfin, dernière originalité, la région a instauré un partenariat avec la Fondation du Patrimoine, à travers la création d'un fonds dédié à la restauration du patrimoine non protégé, sur la base d'un euro d'apport régional pour un euro mobilisé grâce au mécénat ou à la finance participative. Un dispositif qui rappelle fortement celui mis en place par le Centre national du cinéma et de l'image animé (CNC) avec les collectivités territoriales.

 

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