L’intercommunalité de l’Île de Noirmoutier se mobilise pour le logement des saisonniers (85)

Comment loger les travailleurs saisonniers du tourisme et d’autres activités économiques ? La communauté de communes de l’Île de Noirmoutier a mis en place un guichet unique Emploi – logement et agit sur plusieurs leviers. Son président demande aussi l’extension de l’abattement fiscal réservé aux logements meublés et dénonce la concurrence d’Airbnb.

Site renommé, le territoire de la communauté de communes de l’Île de Noirmoutier (9.600 habitants) a besoin de loger des travailleurs saisonniers pour accueillir des touristes, mais également pour assurer le développement économique de ses 1.000 entreprises hors secteur touristique. L’ostréiculture, la pêche, les récoltes de sel et de pomme de terre sont elles aussi des activités saisonnières. "Par ailleurs, les entreprises de services et industrielles ont besoin d’apprentis ou de salariés qui doivent trouver à se loger sur des périodes plus ou moins longues", ajoute le président de la communauté de communes, Noël Faucher.

 

Guichet unique emploi et logement

Une problématique difficile à résoudre compte tenu de la rareté du foncier disponible et de son coût d’environ 300 euros le mètre carré non viabilisé. "Nous avons créé un guichet unique emploi - logement afin de faciliter le recrutement des personnes qui viennent travailler et contribuer à la croissance économique de notre intercommunalité", explique son président. Rattaché à la Maison de l’emploi et de la solidarité, le guichet unique gère à la fois les offres d’emploi et la recherche de logements.

 

Logements aidés et secteur privé sont mobilisés

Ce service communautaire en lien avec les entreprises s’appuie sur plusieurs leviers. La résidence Les Prêles propose une trentaine de logements (28 T1 et 2 T2) sur une durée maximale de deux ans aux jeunes actifs et salariés en mobilité. Le montant du loyer y est très modeste et son taux d’occupation annuel dépasse les 90 %. Le centre d’hébergement saisonniers Les Lutins propose lui 90 lits en chambre double pendant la haute saison touristique. Des places à tarif réduit (- 50 %) sont disponibles dans les campings municipaux. Enfin, les agences immobilières sont également sollicitées par le guichet unique emploi - logement.

 

Concurrence déloyale du logement meublé

"Nous avons aussi lancé dans le cadre des opérations programmées d’amélioration de l’habitat (Opah) des aides financières à la rénovation des logements fléchées vers les propriétaires qui s’engagent à les louer aux jeunes actifs à un montant de loyer plafonné", ajoute le président de la communauté. "Mais ça ne fonctionne pas", alerte-t-il. La raison en est simple. La location d’un logement meublé en saison touristique bénéficie d’abattements fiscaux qui peuvent s’élever jusqu’à 71 % tandis que les locations à l’année sont exclues de ce dispositif. "Pour encourager la location aux jeunes travailleurs, le législateur devrait l’étendre, sinon il nous est impossible de lutter, les rendements sont trop défavorables à la location à l’année."

 

Projets pour accroître les capacités d’accueil des saisonniers

Le président de la communauté de communes enfonce le clou en attirant l’attention sur la valeur ajoutée du tourisme pour le territoire. "Sans la main-d’œuvre nécessaire l’offre ne peut pas être à la hauteur des attentes des touristes." Des touristes qui risqueraient alors d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Mais la communauté ne baisse pas les bras. Un projet de construction d’une deuxième résidence pour jeunes actifs et salariés en mobilité sur le modèle la résidence Les Prêles est en cours. En complément, une maison comptant six logements pour les professionnels de santé venant renforcer les équipes médicales en place verra bientôt le jour.

 

Paradoxe Airbnb

À ces difficultés traditionnelles dans les territoires touristiques liées à la rareté du foncier et aux meilleurs rendements des locations touristiques est venu s’ajouter depuis quelques années l’effet Airbnb. "Cette plateforme a contribué à sortir un grand nombre de logements du marché de la location à l’année. Elle fait en outre flamber les prix de l’immobilier parce qu’elle ajoute à la valeur foncière des logements une valeur commerciale", explique le président de la communauté de communes de l’Île de Noirmoutier. Avec à la clé le paradoxe d’accroître le parc de logements pour les touristes en réduisant celui des saisonniers chargés de les accueillir.

Budget d’investissement considérable


Le budget de fonctionnement de la communauté lié à l’accueil des saisonniers est inférieur à 50.000 euros par an. Par exemple, la subvention d’équilibre pour le maintien d’une nuitée à 11 euros au centre d’hébergement des saisonniers s’élève à 30.000 euros. Les budgets d’investissement sont en revanche très importants. Pour la rénovation de la résidence Les Lutins, près de 3 millions d’euros ont été engagés. L’acquisition de 3.000 m2 de foncier pour la construction d’une deuxième résidence pour les jeunes actifs et salariés en mobilité a demandé un effort de 900.000 euros.
 

Communauté de communes de l'Île de Noirmoutier

Nombre d'habitants :

9600

Nombre de communes :

4
Rue de la Prée au Duc BP 714
85330 Noirmoutier-en-l’Île
contact@iledenoirmoutier.org

Noël Faucher

Président et maire de Noirmoutier-en-l’Île

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