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Environnement - Littoral atlantique : un appel d'offres hors normes pour anticiper le risque de marée noire

Pour anticiper une pollution maritime, la préfecture de zone ouest qui recouvre dix départements du littoral atlantique a lancé un appel d'offres commun. Un exercice inédit.

Prévenir les risques en s'organisant autrement. Les devancer en imaginant le pire. Du naufrage de l'Erika il y a quinze ans, les collectivités du littoral atlantique conservent le souvenir amer d'un complet désarroi. Chiffrés à plusieurs centaines de millions d'euros, le préjudice écologique et la pollution de 400 km de côtes avaient alors mobilisé les services de l'Etat et des entreprises réquisitionnées à travers le plan de secours et d'intervention spécialisé Polmar (POLlution MARitime). Malgré cela, Françoise Souliman, préfet déléguée à la zone de défense et de sécurité ouest, qui comprend cinq régions (Bretagne, Pays de la Loire, Centre, Haute-Normandie, Basse-Normandie), soit vingt départements, reconnaît qu'"à chaque fois qu'une pollution a touché nos côtes, nous avons été pris au dépourvu et nous avons dû travailler dans de mauvaises conditions et à des coûts élevés".

Une logique d'anticipation

D'où l'intérêt d'une démarche collective. Après deux ans de préparation, la préfecture de zone ouest (son préfet est en fait le préfet de la région Bretagne) est parvenue à élaborer une procédure d'appel d'offres d'une ampleur inédite car commune aux dix départements exposés à ce risque sur le littoral du grand ouest, de la Seine-Maritime à la Vendée. Soit 2.500 kilomètres de côtes au total. Elle a travaillé pour ce faire avec les dix préfectures de ces départements, qui lui ont délégué ces marchés et informeront les collectivités de leur suivi. Mais aussi avec la Dreal Bretagne et la Direction interrégionale de la mer (Dirm). L'objectif : identifier sur ces territoires des entreprises prêtes à intervenir immédiatement en cas de pollution maritime par hydrocarbures. Diffusé à l'échelle européenne, l'appel d'offres ne comprend pas moins de 26 lots par département, du ramassage des déchets à la prise en charge d'oiseaux mazoutés ou encore aux équipements de protection. Autre particularité, ce sont des marchés publics par anticipation. Ces entreprises, payées uniquement si elles ont à intervenir, ont été sélectionnées par secteur d'activité et sont mobilisables durant quatre ans. Complexe d'un point de vue juridique, le dispositif a d'ores et déjà rencontré un franc succès puisque, sur 600 offres examinées, 193 marchés ont été attribués à huit entreprises. Les lots non attribués feront l'objet d'une nouvelle procédure passée l'an prochain.

 

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