Lutte contre le changement climatique : un Français sur deux fait confiance aux élus locaux

A l'heure de la COP 27 en Egypte, un sondage Odoxa pour Le Cercle des élus locaux révèle qu'une faible majorité des Français accordent leur confiance aux élus locaux pour faire face au réchauffement climatique.

53% des Français font confiance aux élus locaux pour "engager les changements imposés par le réchauffement climatique", mais une proportion quasi-identique d'entre eux (54%) estiment que leurs élus locaux "sous-estiment les risques climatiques", ou encore que ceux-ci "n'ont pas les moyens d'agir" pour faire face à de tels risques (52%).

Ces résultats ressortent d'un sondage Odoxa-Le Cercle des élus locaux, mené le mois dernier par internet auprès d'un échantillon représentatif de 1.004 Français de 18 ans et plus.

Après un été marqué par des records de chaleur et des incendies hors-normes, 89% des Français estiment qu'"à l'endroit où ils vivent", la question des risques climatiques est un "enjeu important", mais seulement 30% le jugent "prioritaire".

Climat : l'action publique locale assez méconnue des Français

Pour engager les réponses nécessaires, les Français accordent leur confiance en premier lieu aux élus locaux (53%), puis bien après aux élus nationaux (26%). Cependant, les Français jugent sévèrement l'action de leurs élus locaux face au dérèglement climatique. Une large majorité considèrent que ceux-ci n'ont pas suffisamment agi pour résister aux canicules et aux sécheresses (67%), réduire la pollution de l’air (59%), ou encourager l'usage des véhicules électriques (63%).

52% des Français pensent que les élus locaux "n'ont pas les moyens d’agir pour faire face aux risques climatiques". L'opinion est même partagée par 59% des Français qui vivent en milieu rural. La faute en incomberait pour partie à l'Etat : d'après les trois quarts des personnes sondées, celui-ci ne soutient pas suffisamment leurs élus locaux.

Le sondage révèle par ailleurs une assez grande ignorance des Français sur l'action des collectivités locales en matière climatique. Lorsqu'on leur demande par exemple quels mots leur viennent à l’esprit à propos des actions menées dans leur région, leur département ou leur ville pour faire face aux risques climatiques, les Français répondent d'abord : "rien", "aucun", ou "ne sait pas", bien avant "le tri".

Sobriété : une majorité de Français opposés à la fermeture des piscines

Interrogés par ailleurs sur la crise énergétique actuelle, une grande majorité des sondés apportent leur soutien aux mesures de sobriété qui sont mises en œuvre par les collectivités, mais pas à toutes. Ainsi, plus des trois quarts adhèrent à l'idée d'une réduction de l'éclairage public ou du chauffage dans les bâtiments publics, mais plus de la moitié s'opposent à la fermeture des piscines. Concernant toujours la crise énergétique, les deux tiers des Français estiment que les élus locaux ne prennent pas en considération la situation des ménages les plus démunis.

Selon Etienne Lengereau, maire de Montrouge et co-fondateur du Cercle des élus locaux, les Français jugent que leurs élus locaux sont "insuffisamment conscients de l’urgence climatique" et que les mesures prises à l'échelon local "ne sont pas à la hauteur des enjeux".

Le sondage a été présenté ce 8 novembre lors de la première rencontre du nouveau groupe de réflexion fondé par l'élu montrougien et Hugues Anselin, président du cabinet de recrutement Fursac-Anselin. Le Cercle des élus locaux entend être "à la fois un laboratoire d’idées, pour permettre à des élus locaux d’échanger sur des thématiques et sujets d’actualités, et un institut de formation, composé d’experts pour aider les élus à faire face à ces thématiques pendant leurs mandats", expliquent-ils. Il est prévu que les membres du think thank se réunissent une fois par mois autour d'une thématique donnée telle que par exemple le renouvellement urbain, les transports ou encore le Grand Paris...