Lynx et flamants roses vont mieux en France mais d'autres espèces restent très menacées, alerte le WWF

Le lynx ou le flamant rose sont parmi les espèces animales protégées qui se "portent mieux" qu'au siècle dernier en France, tandis que d'autres espèces restent très menacées, indique l'organisation WWF dans un rapport publié ce 9 décembre.

Dans un rapport intitulé "La biodiversité en France, entre déclins et espoirs", publié ce 9 décembre, l'organisation WWF s'est penchée sur 248 vertébrés de France métropolitaine, "l'un des pays les plus riches en biodiversité au monde", rappelle la directrice générale de l'ONG de défense des animaux et de l'environnement, Véronique Andrieux. Les animaux que les pouvoirs publics tâchent de préserver peuvent se rétablir. "Nos données témoignent de réussites significatives pour ce petit nombre d'espèces véritablement protégées - environ 8% de notre échantillon", écrit-elle.

Rôle crucial des dispositifs de protection

Ainsi, "la taille des populations de vertébrés protégées a augmenté de 120% en moyenne depuis 1990 en France hexagonale". Pour les quelques espèces bénéficiant d'un Plan national d'action (PNA), les populations ont même été multipliées par six. Le lynx est un exemple. "Chassé pour sa fourrure et comme trophée", il avait disparu il y a un siècle. Il est revenu dans le Jura après avoir été réintroduit en Suisse. La France compterait 150 à 200 de ces félins, qui cependant descendent tous des mêmes individus, et manquent donc de diversité génétique. "L'introduction régulière de quelques individus pourrait améliorer la dynamique locale, mais ne suffirait pas seule à éviter le risque d'extinction", plaide le Fonds mondial pour la nature.

Le flamant rose, qui dans les années 1960 "avait presque disparu de Camargue, faute d'habitats favorables", a connu "une reconquête spectaculaire" avec "la création de sites protégés et la restauration des zones humides". "Aujourd'hui, la Méditerranée française accueille plus de 70.000 flamants roses au printemps", se félicite l'organisation. Autres exemples : la population du pic noir a doublé (+124% depuis 2000), comme celle du grand murin, une chauve-souris qui bénéficie d’un PNA depuis 1999.

Espèces en déclin

Mais d'autres espèces n'ont pas pu profiter des mêmes efforts. Le requin griset par exemple, "prédateur discret" qui "joue un rôle essentiel dans l'équilibre des écosystèmes marins", en Méditerranée et dans le golfe de Gascogne, a vu sa population chuter de 99% en un quart de siècle. Depuis 2004, les effectifs du dauphin commun ont aussi décliné de 21% dans le golfe de Gascogne.

Dans les eaux douces, le brochet est victime de la disparition des frayères, ces zones peu profondes en eau et riches en végétation, qui jouent un rôle essentiel pour sa reproduction. Résultat : la taille de ses effectifs a chuté de 30% en quelques décennies.

Quant au moineau friquet, qui "niche dans les cavités des vieux arbres ou des bâtiments agricoles et se nourrit de graines de mauvaises herbes, d'insectes ou de céréales", la baisse de la population est de 91% en une vingtaine d'années. Cet oiseau souffre tout particulièrement de la disparition des haies et des vergers, et de l'usage accru d'herbicides et insecticides.

Pour protéger la biodiversité, le WWF France juge urgent d’agir sur trois fronts :  "stopper le détricotage des protections comme le cas du loup et garantir l’application des lois existantes" ; "mettre en œuvre le plan national de restauration de la nature prévu par le règlement européen, avec des objectifs clairs d’ici 2030" et "réorienter les financements publics, en mobilisant les 37 milliards d’euros de subventions dommageables à l’environnement vers la protection du vivant".

 

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