Maintien à domicile : les clés de 30 ans de réussite du S.I.A.S d'Escaliu (31)

Aux portes de l'agglomération toulousaine, une vingtaine de communes se sont organisées dans les années 80 pour répondre au besoin de services à domicile des personnes âgées ou handicapées. Ce modèle de coopération perdure dans le temps. Si bien que le syndicat intercommunal d'action sociale d’Escaliu qui le met en œuvre, est aujourd’hui un objet institutionnel bien plus identifié : une sorte d’ancêtre des CIAS.

Le territoire d'intervention du syndicat intercommunal d'action sociale d’Escaliu (SIAS) s'étend sur 21 communes périurbaines et rurales (74.867 habitants). Sur les 21 communes, 18 sont adhérents depuis la création du SIAS, seules trois ont adhéré plus tardivement. Ces 21 communes sont membres d’intercommunalités différentes (communautés de communes ou d'agglomération). Ce qui oblige le SIAS à être vigilant sur la carte des compétences de chacune de ses communes adhérentes et leur évolution.

Stabilité du SIAS : une seule compétence obligatoire

L'évolution du paysage intercommunal n'a jamais pas remis en cause l'adhésion des communes au SIAS d’Escaliu. D’abord, parce celui-ci a une seule compétence obligatoire - l'aide à domicile. " Ce qui assure la stabilité de la structure, précise sa directrice, Sandrine Rodriguez. Les autres compétences (portage de repas, petit bricolage et mobilité) sont optionnelles. Cette souplesse laisse la possibilité à certaines communes de rester adhérentes au SIAS, tout en déléguant à d’autres structures intercommunales des activités telles que le portage de repas." De plus, des EPCI d'appartenance n'ont pas pris de compétence sociale, ou que de façon ciblée, par exemple sur la petite enfance ou le périscolaire. Les redécoupages récents de la carte intercommunale n'ont pas affecté cet équilibre.

Service consolidé progressivement qui bénéficie à 750 personnes

Créé pour mettre en place des services de maintien à domicile des personnes âgées, et/ou handicapées, ou bien toute autre personne en sortie d’hospitalisation ou en maladie ponctuelle invalidante, le SIAS n’a pas changé de missions.
Au cours du temps, il a progressivement étoffé son offre en proposant, en plus de l’aide à domicile, des services de portage de repas, de petit dépannage et d'aide à la mobilité (Aide à la mobilité : un syndicat intercommunal d'action sociale mutualise des services existants (31))
Il s'est professionnalisé et a veillé à améliorer en qualité son service, par exemple en élargissant l'aide à domicile 7 jours sur 7. Il emploie environ 125 agents, dont près d'une trentaine d'aides à domicile titulaires, les autres étant contractuels, ou à temps partiels sur la base de 27 heures hebdomadaires pour la majorité. Près de 750 personnes bénéficient de ses interventions qui, en nombre d'heures, atteignent près de 96.000 heures en 2014.
Ce volume d'activité assoit la stabilité de la structure et la pérennité d'un service qui, comme tous les autres, -publics, associatifs, ou privés-, a été fragilisé ces dernières années, mais a certainement mieux résisté.

Renforcer le service public d'aide à domicile dans des territoires ruraux

"Nous espérons voir s’inverser le mouvement subi ces dernières années du fait de la baisse des prises en charge des caisses de retraite ou des plans d'aide du Conseil départemental dans le cadre de l'allocation personnalisée d'autonomie", souligne la directrice du SIAS.
Le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, qui donne la priorité au développement des services de maintien à domicile, offre des perspectives au SIAS d’Escaliu. Reste la question de l'écart entre le coût réel et le tarif horaire autorisé par les financeurs. "Ce coût n'a cessé de croître ; il comprend le remplacement des agents en maladie, leur formation, des temps d'intervention non facturés, bref tout ce qui concourt à la qualité du service mais qui n'a jusque-là pas été entièrement compensé", observe la directrice du SIAS qui estimé à 2,50 euros l'heure cet écart. "Jusque à présent, ce déficit a pu être absorbé par des péréquations, en jouant sur du temps de service administratif mutualisé et des charges communes". D'autres sources de financement devront être trouvées, comme ce fut le cas avec la CPAM pour la mise en place du service mobilité.
"Ce que veulent défendre les élus locaux avec le SIAS d’Escaliu, conclut la directrice du SIAS, c'est une conception du service public d'aide à domicile adaptés à des territoires ruraux, moins attractifs pour les société privées de service à domicile qui se développent dans les zones périurbaines et urbaines".

21 communes membres du SIAS d’Escaliu
Beaumont-sur-Lèze, Eaunes, Frouzins, Labarthe-sur-Lèze, Labastidette, Lagardelle-sur-Lèze, Lamasquère, Lavernose-Lacasse, Le Fauga, Le Lherm, Pins-Justaret, Pinsaguel, Roques-sur-Garonne, Roquettes, Saint-Clar-de-Rivière, Saint-Hilaire, Saubens, Seysses, Venerque, Villate, Villeneuve-Tolosane.

Emmanuelle Stroesser / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Syndicat intercommunal d'action sociale Escaliu

Nombre d'habitants :

74867

Nombre de communes :

21
220, route d'Ox, BP 35
31600 Seysses
contact@sias-services.fr

Florian Garcia

Président

Sandrine Rodriguez

Directrice

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