Archives

Services publics - Maisons de services au public : les maires ruraux interpellent les opérateurs historiques

Inquiète pour le financement des maisons de services au public, l'Association des maires ruraux (AMRF) interpelle les neuf opérateurs historiques de ces espaces et leur demande des engagements.

Les maires ruraux sont inquiets pour le financement des maisons de services au public. Dans un courrier transmis il y a quelques jours, relayé ce 4 mai par un communiqué, l'Association des maires ruraux de France (AMRF) vient d'interpeller les neuf opérateurs historiques de ces structures. Ces opérateurs sont La Poste, EDF, GDF-Suez devenue Engie, SNCF, Pôle emploi, la Caisse nationale d'assurance maladie, la Caisse nationale des allocations familiales, la Caisse nationale d'assurance vieillesse et la Mutuelle sociale agricole.
En vertu du comité interministériel aux ruralités du 13 mars dernier, 1.000 maisons de services au public devraient être créées d'ici à 2017, contre un peu plus de 360 actuellement. Pour y parvenir, le gouvernement souhaite suivre l'idée proposée par le député Jean Launay, qui consiste à utiliser les bureaux de poste en déclin pour accueillir ces services. Une idée accueillie favorablement par La Poste et qui devrait être formalisée prochainement à travers une convention. Un fonds devrait aussi être créé, à hauteur de 21 millions d'euros entre 2015 et 2017, abondé par l'Etat et les neuf opérateurs de ces maisons.

S'inspirer du fonds postal national de péréquation territoriale

Si les maires ont toujours soutenu l'idée de créer un fonds national pour le développement d'espaces mutualisés, ils ont toutefois des doutes sur la participation des opérateurs. "Certains, comme La Poste, sont proactifs ; d'autres sont soit muets sur la question, soit carrément opposés à l'idée de participer au financement du fonds car aller s'installer à la campagne n'a aucun intérêt pour eux", explique-t-on à l'AMRF.
Les maires ruraux souhaitent que les opérateurs et l'Etat s'engagent, afin que les collectivités locales n'aient pas à assumer l'essentiel des coûts de ces maisons de services au public. A l'heure actuelle, l'Etat annonce la prise en charge de seulement la moitié du budget de fonctionnement des maisons de services au public. Un budget global compris entre 20.000 et 40.000 euros par an. "La conséquence est que les collectivités rurales devront financer ce dont sont épargnées les communes urbaines", insiste l'AMRF, qui poursuit : "Ces investissements constituent d'importantes charges de ruralité non compensées quand la carence dans l'accès au service est manifeste."
L'implication des opérateurs permettrait de financer les 50% restants. Mais "si les opérateurs ne souhaitent pas participer au fonds, l'Etat va-t-il compenser les montants financiers, les sanctionner ou bien réduire le nombre de maisons de services au public ?", questionne l'AMRF.
D'après l'association, ce nouveau fonds devrait s'inspirer des principes et de la gestion décentralisée du fonds postal national de péréquation territoriale (FPNPT), servant tant à la création qu'au fonctionnement de ces espaces. Mais, "à l'heure actuelle, nous n'avons pas d'éléments de réponse tangibles," regrette l'AMRF.