À Mons, les élus locaux européens réclament des "investissements publics ambitieux"

Réunis à Mons (Belgique) pour le dixième sommet européen des régions et des villes les 18 et 19 mars derniers, les élus ont traditionnellement adopté une "déclaration" conclusive, dans laquelle ils appellent en tête "à des investissements publics ambitieux, adaptés à leur finalité et soutenus par une capacité budgétaire accrue". Un vœu qui risque fort de rester pieux alors que la Commission européenne a revu en février les prévisions de croissance pour 2024 à la baisse et que l’heure semble chez plusieurs États membres aux économies, comme en France (voir notre article du 22 mars) ou en Allemagne, où le ministre de l’Économie a récemment jugé la situation économique "dramatiquement mauvaise" – ce dernier plaidant toutefois pour "lever le frein de la dette". 

De manière habituelle, les signataires y plaident également pour que la politique de cohésion reste "une pierre angulaire du projet européen et le principal instrument d’investissement de l’UE". Une politique qui a par ailleurs fait l’objet d’un nouvel "appel commun" de l’Alliance pour la cohésion – instance créée précisément pour la défendre (voir notre article du 20 mars 2018). 

Dans leur "déclaration de Mons", les signataires plaident également pour "un engagement renouvelé en facteur du pacte vert", alors que ce dernier se fait moins consensuel (voir notre article du 7 février). Ou encore, plus traditionnellement, pour un renforcement du rôle des villes et des régions d’une manière générale (notamment via "un accès direct aux financements de l’UE"), et du Comité européen des régions – "dans la structure institutionnelle de l’UE et dans le processus législatif" – en particulier. "Si nous sommes aujourd'hui unis dans la diversité, c'est grâce au travail de nos régions et de nos villes, à leur capacité à gérer cette diversité. Qu'il s'agisse du changement climatique ou de la transition numérique, les régions et les municipalités sont celles qui apportent des réponses aux besoins des citoyens et s'attaquent aux fractures. En ce moment, elles sont également décisives pour faire face au populisme et à l'idée que la politique est loin des citoyens, car elles peuvent accroître la transparence des décisions politiques et la proximité", a notamment fait valoir Alexander De Croo, Premier ministre de la Belgique.