Nucléaire : le site du Bugey retenu pour accueillir la troisième paire de réacteurs de nouvelle génération

"Le Conseil de politique nucléaire a décidé de retenir, avec l'appui des élus du territoire, le site du Bugey pour l'implantation de la troisième paire de réacteurs EPR2, après Penly et Gravelines", a annoncé la présidence de la République dans un communiqué ce 19 juillet.  "La localisation de la première phase du programme de construction d'EPR2 est ainsi désormais arrêtée", a relevé l'Elysée. EDF avait évoqué soit le Bugey, situé dans l'Ain, soit le Tricastin (Drôme) pour cette troisième installation de réacteurs de nouvelle génération, prévus par le plan de relance du nucléaire civil annoncé par Emmanuel Macron à Belfort en février 2022, deux mois avant d'être réélu (voir notre article du 11 février 2022). Le chef de l'État avait annoncé dans ce plan la construction de 6 à 14 réacteurs de nouvelle génération d'ici à 2050.  

"Les études techniques et les analyses se poursuivront sur le site de Tricastin dans la perspective d'accueillir de futurs réacteurs nucléaires", selon le communiqué de l'Elysée. La présidente du Conseil départemental de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, a fait part dans un communiqué de sa "très grande déception", au nom de Tricastin et "de tout un bassin de vie étendu à quatre départements et trois régions", reconnaissant que le dossier technique du Bugey "avait une petite longueur d'avance". "Nous nous tenons prêts à accueillir les prochains EPR de prochaine génération qui seront nécessairement programmés très rapidement", a-t-elle lancé cependant.

À l'occasion de ce Conseil de politique nucléaire, l'Élysée a aussi relancé la fusion contestée des deux institutions en charge de la sûreté nucléaire, qui avait été retoquée en avril par le Parlement. La présidence de la République a annoncé un nouveau projet de loi en ce sens "d'ici l'automne". Cette opération réunirait en une nouvelle "grande autorité indépendante" l'Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), expert de la sûreté, et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée des décisions sur les centrales, selon le communiqué de l'Elysée. Cette autorité, "dont les moyens financiers et humains seraient renforcés (...) permettra d'adapter la sûreté nucléaire face aux trois défis de la relance" du nucléaire civil, estime-t-il.  Ces "défis" sont "la prolongation du parc existant", la "construction de nouveaux EPR", des réacteurs de nouvelle génération, et "le développement de petits réacteurs modulaires innovants", a énuméré l'exécutif.

 

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