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Panne des numéros d’urgence : Orange nie tout lien avec la maintenance du réseau cuivre

Auditionné à l'Assemblée, Stéphane Richard, PDG d’Orange, a nié tout lien entre la panne des numéros d’urgence et les problèmes d’entretien de son réseau cuivre. La panne serait liée à un bug logiciel d’un sous-traitant.

La commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale a auditionné le PDG d’Orange, Stéphane Richard, sur la panne de réseau qui a gravement perturbé le fonctionnement des numéros 15, 17, 18 ou 112 le 2 juin 2021. Les problèmes d’acheminement des appels durant une dizaine d’heures sont à l’origine de plusieurs décès suspects sur lesquels ont été lancées des enquêtes judiciaires. L’Anssi a par ailleurs été missionnée par le gouvernement pour auditer le fonctionnement des numéros d’urgence.

Un dysfonctionnement logiciel

Le président de la commission des affaires économiques, Roland Lescure (LREM), a expliqué vouloir "comprendre pour faire en sorte qu’une telle panne ne se reproduise plus". La députée Christine Hennion (LREM) s’est interrogée pour sa part sur "un lien entre cette panne et les problèmes de maintenance du cuivre".  Un rapprochement que Stéphane Richard a nié en bloc. La panne "n’est pas liée à un sous-investissement" ou "au réseau cuivre", mais à "un dysfonctionnement logiciel" dans le cadre d’une opération qui visait à "moderniser" la plateforme pour "accroître ses capacités". "Tous les messages que j’ai pu entendre sur l'obsolescence du réseau sont hors sujet", a-t-il ajouté. Le PDG a aussi souligné que "le risque zéro n’existait pas" et que si ce type de panne était "rare" elle n’était pas inédite, "à peu près tous les pays du monde" en ayant déploré une entre 2017 et 2020.

11.800 appels perdus

Le "bug logiciel sur un call server" imputable à un sous traitant italien a sérieusement perturbé le fonctionnement de ce service. Selon le bilan des investigations de l’opérateur révélé le 11 juin dernier, quelque 11.800 appels, soit 11% du total, ont été perdus. Dans les mesures correctives, et en attendant les conclusions de l’Anssi, Orange a estimé qu’il convenait de réduire le délai de mise en place de la cellule de crise en passant de 2h30 à 30 minutes. Interrogé sur un éventuel "défaut de redondance" par plusieurs députés il a estimé que "la redondance était déjà là" mais qu’il fallait plutôt réfléchir à d’autres solutions techniques en cas de panne comme l’envoi massif de SMS pour signaler la mise en place de numéros alternatifs.

Investigations complémentaires

Les explications techniques données par l’opérateur ont laissé Mounir Mahjoubi (LREM) "sur sa faim".  Face à ces questions très techniques, l’ancien ministre aussi ingénieur réseau a été invité à venir visiter les infrastructures qu’Orange gère dans le cadre de sa mission de service public d’acheminement des numéros d’urgence.  En attendant les conclusions des enquêtes civiles et judicaires, ce dossier a relancé le débat sur la création d’un numéro unique. Un sujet qui divise pompiers et hospitaliers (notre article) sur lequel le PDG d’Orange n’a pas souhaité se prononcer, estimant que le sujet simplification du service à l’usager était décorrélé des problématiques d’infrastructures techniques.

 

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