Paris 2024 : Emmanuel Macron se veut rassurant

À deux ans de la tenue des Jeux de Paris 2024, Emmanuel Macron a présidé un premier Conseil olympique et paralympique en présence d'une quinzaine de ministres. Le budget devrait être "tenu" et les effectifs de sécurité ont été précisés.

C'était une première, Emmanuel Macron a présidé lundi 25 juillet un Conseil olympique et paralympique, au palais de l’Élysée, afin de faire le point sur la mobilisation des services de l’État à deux ans de l'accueil par la France des Jeux olympiques dont le slogan a été dévoilé plus tard dans la journée, "Ouvrons grand les Jeux". Tenu en présence d'Élisabeth Borne, de quatorze ministres et, entre autres, de Tony Estanguet, président du comité d’organisation (Cojo), ce conseil a notamment abordé deux des sujets les plus brûlants concernant l'accueil des Jeux : la sécurité et le budget.

Côté sécurité, deux mois à peine après les graves incidents qui ont émaillé la finale de la Ligue des champions de football au Stade de France (lire notre article du 10 juin), il a été annoncé que 7.000 à 11.000 membres des forces de l'ordre seraient mobilisés quotidiennement, selon le calendrier des épreuves qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024. Les agents de sécurité privés – un secteur en tension – devraient pour leur part être mobilisés à raison de 17.500 par jour. Quant à Sébastien Lecornu, ministre des Armées, il a précisé que l'armée pourrait apporter son concours. Enfin, la cérémonie d'ouverture, qui doit se dérouler sur les bords de la Seine et pourrait attirer jusqu'à 600.000 spectateurs, verra son dispositif de sécurité arrêté une fois dévoilé le protocole définitif par le Cojo.

Le défi du budget

Côté finances, malgré le contexte économique inflationniste et un "risque d'écart", l'Élysée a fait savoir que le budget des Jeux – dont la part de  l'État et des collectivités territoriales devrait osciller entre 1,7 et 1,8 milliard d’euros, alors qu'elle était à l'origine de 1,5 milliard – serait "tenu". Mais pour cela, il faudra trouver de nouveaux parrains, dégager de nouvelles recettes de billetterie – tout en gardant des prix abordables puisque 50% des billets seront mis en vente à moins de 50 euros – ou encore obtenir que le Comité international olympique (CIO) fasse quelques concessions sur son cahier des charges. Parmi les autres pistes concrètes : le recours à la "réserve pour aléas" d'un montant de 315 millions d'euros. Toujours au niveau budgétaire, rappelons que la Cour des comptes est actuellement au travail sur le dossier de Paris 2024 et devrait rendre un rapport en fin d'année.

On notera encore que le processus de construction des équipements est jugé "totalement conforme" aux prévisions et qu'en ce qui concerne le transport de 800.000 personnes par jour durant les Jeux, une première version du plan sera dévoilée dans les prochaines semaines.

Des élues mécontentes

La réunion de ce Conseil olympique et paralympique a toutefois attiré les critiques des têtes d'exécutif de deux des principales collectivités territoriales concernées. Dans un communiqué commun, Anne Hidalgo, maire de Paris, et Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d'Île-de-France, ont déploré de "ne pas être associées à cette initiative" et ont rappelé que "la clef de la réussite des grands évènements sportifs internationaux, c’est la coordination entre toutes les parties prenantes, dont les collectivités sont un maillon essentiel". Anne Hidalgo et Valérie Pécresse ont toutefois pris acte de l'annonce du président de la République, qui a indiqué qu’il tiendrait à la rentrée un "point d’étape avec les élus", tout en soulignant qu'"un tel fonctionnement en deux temps est rarement source d’efficacité".

Quant au Conseil olympique et paralympique, il devrait dorénavant se tenir tous les trois mois.

  • France urbaine va travailler sur les violences dans les stades

Alors que les questions de sécurité ont été abordées lors du Conseil olympique et paralympique présidé par Emmanuel Macron lundi 25 juillet, France urbaine a annoncé la mise en œuvre d'un groupe de travail sur la violence dans les stades de football.

L’association représentant les élus des grandes villes, agglomérations et métropoles rappelle que de nombreux débordements ont été constatés dans et aux abords des stades de football lors de la saison qui vient de s'écouler et indique que son groupe de travail aura pour mission d'"évaluer la situation, formuler des propositions concrètes dans les prochains mois et ébaucher une vision novatrice de la gestion de ce type d’événement".

Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne, sera chargé de piloter ce groupe de travail qui auditionnera l’ensemble des acteurs concernés : ministère des Sports, ministère de l’Intérieur, ministère de la Justice, Fédération française de football, Ligue de football professionnel et associations de supporteurs.