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Culture - Patrimoine mondial : Ségolène Royal confirme la candidature de la chaîne des Puys et ira défendre le dossier

A l'occasion d'un déplacement dans le Puy-de-Dôme - avec visite sur le sommet du même nom - Ségolène Royal a confirmé, le 10 octobre, que la France présentera la candidature de la chaîne des Puys et de la faille de Limagne au prochain comité du patrimoine mondial, qui doit se réunir à Istanbul du 10 au 20 juillet 2016. La ministre de l'Ecologie a profité de l'occasion pour annoncer qu'elle se rendra à la prochaine session du comité pour défendre ce dossier.

Une dimension scientifique renforcée

Il ne s'agit pas vraiment d'une nouveauté, puisque le principe de cette candidature pour 2016 avait été annoncé en février dernier (voir notre article ci-contre du 17 février 2015). La candidature est présentée "en tant que témoignage de l'histoire de la Terre". Ce dossier sera rejoint - malgré les polémiques récentes - par celui de l'œuvre architecturale de Le Corbusier, qui devrait être confirmé par la ministre de la Culture.
La candidature de la chaîne des Puys, portée principalement par le département du Puy-de-Dôme et la région Auvergne, a connu un parcours chaotique (voir nos articles ci-contre). Après un premier échec en 2012, elle a été soumise à nouveau en 2014 et a alors fait l'objet d'un échec cuisant.
La raison en revient à un rapport cinglant - et passablement injuste - de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), qui expertise les candidatures portant sur le patrimoine naturel. A la grande colère des élus locaux, celui-ci avait notamment jugé le site "agréable", mais "ni unique", "ni spectaculaire" (voir notre article ci-contre du 6 mai 2014).

Attention à l'excès de zèle !

Pour éviter un nouvel échec, le dossier a été revu et sensiblement renforcé dans sa dimension scientifique (d'où son placement sous les auspices de l'histoire de la Terre). Une mission d'expertise indépendante, constituée de trois experts scientifiques internationaux (Japon, Portugal, Allemagne), s'est rendue sur le site la semaine dernière, afin d'étudier le dossier. Elle doit rendre ses conclusions à l'UICN à la fin du mois de novembre 2015. La France devrait ensuite déposer officiellement le dossier de candidature auprès de l'Unesco en janvier 2016, "avec les compléments scientifiques demandés en 2014".
Le site bénéficie par ailleurs d'une forte mobilisation des acteurs locaux, ainsi que de toutes les protections nationales possibles : classement en 2000 au titre de la protection des monuments naturels et des sites, label "Grand site de France" depuis 2008...
Il reste que la présence de la ministre de l'Ecologie lors de la réunion du comité à Istanbul pourrait être contre-productive - surtout si le rapport est mitigé -, l'Unesco n'appréciant guère les pressions des gouvernements. En 2012 par exemple, la France avait tenté de forcer la main du comité, en invoquant une soudaine urgence de l'inscription de la grotte Chauvet, pourtant vieille de 30.000 ans. Le dossier s'était fait sévèrement - et ironiquement - étriller par l'Icomos (qui expertise les candidatures culturelles) et le gouvernement avait finalement préféré retirer la candidature plutôt que d'essuyer un échec sur ce site emblématique, finalement inscrit en 2014 (voir notre article ci-contre du 22 juin 2012).
 

 

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