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Education - Plusieurs milliers d'enfants rom ne sont pas scolarisés, déplore le Collectif pour le droit des enfants rom à l'éducation

Le Collectif pour le droit des enfants rom à l'éducation a lancé, le 4 novembre, un "appel national pour le droit à l'éducation et à la scolarisation de tous les enfants". "Il y a un certain nombre de discriminations, de freins très divers comme le refus des communes ou des structures de l'Education nationale qui ne sont pas adaptées", explique Michel Fevre, membre du collectif. Celui-ci a adressé, fin octobre, une lettre au ministre de l'Education nationale Luc Chatel, au président de l'Assemblée des départements de France Claudy Lebreton et au président de l'Association des maires de France Jacques Pélissard, réclamant notamment "la réduction des délais pour une inscription, des projets de formation des parents de ces élèves et la création de missions au sein des académies dédiées à la coordination des acteurs publics". Même s'il y a des communes "où la scolarisation se passe bien", le collectif estime à "plusieurs milliers" le nombre d'enfants rom non-scolarisés en France. Il cite l'exemple de Marseille où sur 600 enfants rom de 6 à 16 ans, seuls 50 ont été inscrits à l'école au cours de l'année 2008-2009 et environ 20 étaient effectivement scolarisés en fin d'année. "C'est très difficile de pouvoir suivre la scolarité, il faut pouvoir payer les transports, la cantine, tout le périscolaire. Le premier problème, c'est le droit à l'inscription", explique Michel Fevre. "Les familles sont victimes d'expulsion des terrains qu'elles occupent, des violences policières quand elles sont expulsées. Quand un enfant se retrouve à 50 km de l'école où il a commencé [sa scolarité], il va y avoir une rupture de scolarisation, il va falloir tout recommencer", poursuit-il.
Le collectif explique qu'il veut "aller au-delà du collectif Romeurope" (qui compte une trentaine de membres) en rassemblant associations (FCPE, Afev, DEI-France...) et syndicats d'enseignants (Snuipp-FSU, CGT Educ'action, SUD-Éducation, Solidarité Laïque...) autour d'un mot d'ordre : "aucun enfant exclu du droit à l'éducation en France". Il espère être reçu par les trois destinataires de la lettre début janvier et rendra publique une enquête sur les obstacles rencontrés par les enfants rom pour être scolarisés, et les leviers sur lesquels il faudrait agir pour y faire face.


Catherine Ficat et AEF