Pour aider les recrutements, Anjou Bleu Communauté loge les nouveaux salariés (49)

Sur le territoire d’Anjou Bleu Communauté (11 communes, 35.000 habitants), le tissu industriel est dense et qualitatif. Le diagnostic réalisé dans le cadre du programme d’action Territoires d’industrie souligne que si le territoire a développé les infrastructures nécessaires aux entreprises et à leurs salariés, les entreprises locales font cependant face à une forte pénurie de main-d’œuvre. En effet, l’attractivité des métiers proposés ne compense pas le coût de la mobilité géographique des candidats extérieurs au territoire. « Nous avons imaginé un dispositif pour faciliter l’accueil et l’intégration des personnes recrutées par les entreprises, expose le président de la communauté de communes, Gilles Grimaud. En partenariat avec les bailleurs sociaux du territoire, la collectivité met un logement à disposition gratuitement pendant six mois. »

5 partenaires s’engagent pour trois ans

Cette idée émanant de la collectivité a été exposée aux bailleurs sociaux Maine-et-Loire Habitat et Podeliha. « Nous avons des bailleurs sociaux très impliqués, poursuit le président. Ils ont repéré une trentaine de logements pouvant être mis à disposition pour cette opération. » Pour des raisons réglementaires, la collectivité ne pouvait pas être maître d’œuvre de l’opération et procéder elle-même à la gestion locative. « Nous avons sollicité une association d’entreprises, Asdepic, en lui mettant à disposition du personnel de la collectivité. » En février 2020, une convention entre la collectivité, le club d’entreprises, les deux bailleurs sociaux et le groupe Action logement est signée pour la période 2020-2022. La collectivité prévoit un budget annuel de 108.000 euros pour les loyers et charges de 30 logements.

Le club d’entreprises joue les intermédiaires de la gestion locative

L’association Asdepic a pour mission de vérifier que les personnes sont éligibles au dispositif : recrutées en dehors du territoire pour un CDI ou un CDD de six mois minimum. Elle s’occupe également de proposer un logement adapté dans le parc réservé des bailleurs sociaux, de réaliser les états des lieux et de payer les loyers. C’est le chargé de mission Commerce et artisanat de la collectivité qui est mis à disposition de l’association d’entreprises pour réaliser ces tâches, correspondant environ à 10 % de son temps de travail. L’association signe les contrats de location avec les bailleurs sociaux et reçoit la subvention de la collectivité pour payer les loyers.

Un accompagnement pour réussir la mobilité définitive

Le ou la nouvelle salariée bénéficie aussi d’une étude de sa situation par Action Logement Services (l’organisme paritaire gérant la participation des employeurs à l’effort de construction), pour lui permettre de bénéficier des différentes aides à la mobilité et au logement, à l’issue des six premiers mois. Enfin, à l’issue de cette période de six mois, le bail peut être transféré au locataire s’il souhaite reste dans le logement et qu’il remplit les critères sociaux du bailleur.

Un bilan encourageant malgré les confinements

Impacté par les restrictions à la mobilité dues à l’épidémie du covid-19, le bilan de la première année reste cependant encourageant. Mi-2021, 7 logements ont été loués sur les communes de Segré-en-Anjou-bleu et Ombrée-d’Anjou. Huit salariés ont été recrutés en CDI dans les secteurs de la grande distribution, de la restauration, de la santé et l’industrie. « Notre objectif initial de 30 logements était ambitieux, reconnaît Gilles Grimaud. Pour 2021, nous avons réduit la prévision à une quinzaine de logements, pour un budget de 50.000 à 60.000 euros. »