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Social - Pour le Secours populaire, la pauvreté "s'étend et s'enracine"

Pour le Secours populaire, tous les indicateurs sont au rouge. Publiant ce jeudi 11 septembre un document intitulé "La pauvreté s'étend et s'enracine", l'association s'appuie sur des données et témoignages recueillis dans le cadre de ses permanences en 2013, ainsi que sur un baromètre réalisé en juillet 2014 par l'institut de sondage Ipsos auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française. L'intérêt de cette contribution réside donc dans le croisement de ces deux types de données, permettant au Secours populaire de faire passer son message : la pauvreté, tout le monde est concerné.

Un reste à vivre moyen de 5,60 euros

Premier constat alarmant, "une part croissante de la population en est réduite à survivre". Le Secours populaire estime ainsi que les personnes accueillies dans ses permanences – au moins 161.572 ménages en 2013, soit environ 450.000 personnes – disposent en moyenne de 5,60 euros par jour pour s'acquitter des dépenses alimentaires et vestimentaires. Pour une minorité des ménages considérés (6,5%), ce "disponible pour vivre par jour et par personne" est même nul ou négatif.
Parmi ses bénéficiaires, qui sont à 60% des femmes, le Secours populaire repère cinq groupes selon le type de revenus perçus : des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (48%), des travailleurs pauvres - disposant d'un revenu moyen de 841 euros - (17%), des chômeurs percevant une allocation d'un montant moyen de 644 euros (14%), des personnes percevant une allocation au titre d'un handicap ou d'une longue maladie (11,5%) et des retraités en difficulté. 

Pauvreté banale et peur de l'avenir   

Autre constat : la pauvreté, mais aussi la peur de la pauvreté, se généralisent. Dans le baromètre Ipsos-SPF "Les Français et la pauvreté" 2014, 66% des personnes interrogées ont dans leur entourage proche quelqu'un qu'elles considèrent comme étant en situation de pauvreté. 55% des Français interrogés déclarent en outre avoir été sur le point de connaître la pauvreté ; parmi eux, 35% ont effectivement connu une telle situation. D'autres questions démontrent qu'une part non-négligeable de Français renonce à des soins, notamment dentaires (19%), ou les retarde.  
Enfin, l'optimisme pour l'avenir n'est pas de mise, puisque 86% des sondés pensent que leurs enfants risquent davantage qu'eux-mêmes de se retrouver dans une situation de précarité.

Une victoire sur le Fonds européen d'aide aux plus démunis

Alors que le Plan pauvreté est en cours de déploiement depuis 2013, l'association appelle à encore plus de détermination et de coordination dans l'action menée : il convient "de s’attacher à définir des objectifs précis dans une lutte qui requiert l’engagement de tous : État, collectivités locales, secteur privé et public, associations". Sans oublier de saluer les petites victoires, lorsqu'il y en a : les Restos du cœur, les Banques alimentaires et la Croix Rouge et le Secours populaire français auraient ainsi "conduit l’Union européenne à revenir sur sa décision" de réduire le Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD) dédié à l'aide alimentaire. 

 

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