Archives

Internet citoyen - Première cyber-base couplée à une ludothèque pour l'accueil des tout-petits à Paris

Entre boulevard des maréchaux et périphérique a ouvert, ce 16 décembre, un espace public numérique (EPN) d'un nouveau type, dans un quartier classé politique de la ville de l'est parisien. "Dans le vingtième, le second arrondissement plus peuplé de la capitale avec ses 196.000 habitants, c'est un lieu qui allie la présence des écrans et la rencontre physique, alors qu'on a souvent tendance à dire que l'usage de l'ordinateur isole", avait rappelé Frédérique Calandra, maire du vingtième, lors de l'inauguration quelques jours auparavant. Originalité de la démarche, dans un secteur qui compte de nombreuses familles monoparentales, l'EPN héberge sur un même site un espace ludothèque pour accueillir les enfants pendant la formation des adultes. "Cela permet ainsi aux mamans de venir s'initier à internet, chercher un emploi ou effectuer des démarches administratives en ligne et communiquer avec leur famille à l'étranger tandis que les 0 à 12 ans découvrent l'informatique ou s'éveillent aux jeux de société à caractère scientifique", a expliqué Mehdi Serdidi, coordinateur à mi-temps de l'EPN. Ce site est en effet le second géré par l'Association science, technologie et société (ASTS), après la réussite de l'espace du quartier Olympiade, ouvert dès 2004, dans le treizième arrondissement. Comme celui-ci, l'EPN Porte de Montreuil - Ludo-Tech s'appuie sur des logiciels libres (Ubuntu). "L'usage du libre n'est pas une fin en soi mais c'est l'occasion de montrer aux internautes qu'il est possible d'utiliser différents types de logiciels pour ne pas rester dépendant d'un système d'exploitation unique", a précisé Michèle Descolonges, vice-présidente de l'ASTS dont le rôle est d'abord de former aux enjeux citoyens des sciences et technologies.

 

Partenariats multiples

L'EPN offre un accès gratuit du mardi au samedi, de 10h à  12h et de 14h à 18h. Il dispose d'une vingtaine de postes informatiques. Outre le coordinateur qui partage son temps entre les deux espaces de l'ASTS, l'équipe compte un animateur à temps plein et un à mi-temps dédié à la ludothèque, mis à disposition par le centre social de la Croix-Saint-Simon. "Car il faut souligner que l'Etat se désengage de la prise en charge des salaires des animateurs", s'est indigné Christophe Robillard, conseiller d'arrondissement délégué aux nouvelles technologies. Le coût de fonctionnement de l'EPN est donc entièrement pris en charge par la ville de Paris. L'investissement se répartit, pour sa part, entre plusieurs partenaires publics et privés. L'installation du local dans un immeuble HLM dépasse les 135.000 euros partagé entre le bailleur social, la région Ile-de-France, la Délégation interministérielle à la ville (DIV) et la municipalité. Concernant les équipements (ordinateurs, mobilier, câble, sécurisation), les 40.000 euros nécessaires se partagent à nouveau entre la DIV et la ville de Paris avec un soutien de 12.500 euros de la Caisse des Dépôts. Car l'espace numérique appartient au réseau des cyber-bases : c'est même la neuvième dans la capitale. "Des lieux comme ceux-ci ne pourraient pas exister sans ces multiples partenariats", a conclu George Pau-Langevin, députée de cette circonscription de Paris. La politique de déploiement des espaces numériques parisiens s'ancre en effet dans le tissu associatif local : cet EPN est le vingt et unième que compte désormais la capitale.

 

Luc Derriano / EVS