Première planche pour des logements sociaux basse consommation à ossature bois

En octobre 2010, la "première planche" de onze logements sociaux a été posée à Saint-Genès-Champanelle, l’une des 21 communes de Clermont communauté, dans le département du Puy-de-Dôme. Les enjeux de ce projet sont multiples : promouvoir la mixité sociale, démontrer la pertinence des solutions bois dans la construction de logements sociaux, et former les professionnels.

Aux portes de Clermont-Ferrand, Saint-Genès-Champanelle est une commune rurale et résidentielle de 3.000 habitants répartis sur douze villages. Le bourg, centre administratif, mérite d’être densifié. Pour ce faire, la municipalité s’est tournée vers la société Ophis, bailleur social historique avec qui elle travaille depuis plus de vingt ans. "Nous cherchons à développer la mixité sociale en construisant des logements sociaux de qualité, explique le maire, Roger Gardes. Dans cet esprit, Ophis nous a proposé de construire onze bâtiments basse consommation (BBC) à ossature bois. Le projet a fait l’unanimité du conseil municipal."

La pertinence des solutions bois

La construction de logements BBC, qui consomment 55 kilowatts-heure par mètre carré et par an, a un coût. Ophis estime qu’il faut majorer de 20% les prix d’une opération classique. Pourtant, en construisant en bois, il est possible de préfabriquer de nombreux éléments, et la durée du chantier s’en trouve considérablement raccourcie. En l’espèce il devrait durer un an au lieu de dix-huit mois, ce qui permettra de compenser les surcoûts. Outre les avantages propres au matériau bois, l’intérêt, dans des régions très boisées comme l’Auvergne, est de valoriser les ressources locales en encourageant le développement de la filière bois-construction.

Un important travail préalable et une webcam sur le chantier

Avant de lancer l’opération de Saint-Genès, Ophis a mis au point avec son partenaire technique (Auvergne Promobois) un guide des solutions techniques qui définit la marche à suivre pour une construction bois économiquement performante. Ce travail de fond, qui a duré trois ans, sert actuellement de fil rouge aux architectes et aux entreprises qui interviennent sur le chantier. Il est d’ailleurs en passe de devenir une référence et est utilisé dans plusieurs régions. D’où la dimension « chantier école » qui caractérise l’opération. "Le chantier sera ralenti à certaines étapes clefs, afin que les maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage et entreprises puissent venir observer la mise en œuvre des solutions techniques. Nous avons également installé une webcam sur le site pour que les personnes intéressées puissent suivre la construction en temps réel", explique Anne-Sophie Jarrige, responsable de la communication à Ophis. Cette volonté de formation aux nouvelles techniques de construction a permis au bailleur de nouer de nombreux partenariats : l’Etat, la Région, le département, la communauté de communes ont tous subventionné l’opération. Le montage financier prévoit que l’office public prendra en charge 79% des 1,7 millions d’euros TTC engagés, en puisant sur ses fonds propres et en empruntant à la Caisse des Dépôts, mais ce pourcentage pourrait encore baisser. En effet, Ophis a répondu à un appel à projet lancé par le conseil régional d’Auvergne et l’Ademe sur "Les bâtiments démonstrateurs basse consommation", avec cent mille euros à la clef.

De la construction à la réhabilitation

Ophis se concentre déjà sur un nouveau challenge : celui de la réhabilitation. Un deuxième cahier de solutions techniques est en cours de rédaction. "Notre patrimoine consomme en moyenne 230 kilowatts-heure par mètre carré et par an. Sur ces bâtiments nous ne parviendrons pas à atteindre la norme BBC, ou alors pour un coût déraisonnable, ce qui n’est pas notre politique, explique la responsable de la communication. Par contre nous visons les 100 kilowatts-heure, ce qui est déjà énorme en termes d’économie d’énergie, et donc de baisse des charges pour les locataires ". C’est cet objectif qui a été retenu pour la réhabilitation par le contrat local de développement cosigné par les bailleurs locaux, Clermont communauté et le conseil général du Puy-de-Dôme.

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences du site www.mairieconseils.net
 

Mairie de Saint-Genès-Champanelle

Le Bourg
63122 Saint-Genès-Champanelle

Roger Gardes

maire

Ophis

32 rue de Blanzat
63028 Clermont-Ferrand Cedex 2

Anne-Sophie Jarrige

responsable de la communication

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