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Pôle emploi - Premiers retours très positifs pour la mise en oeuvre des "référents uniques"

Selon onze députés qui se sont rendus sur site, la mise en route de Pôle emploi se passe plutôt bien, malgré quelques accrocs (téléphones surtaxés pour les portables, logiciels de traitement des demandes trop lents, etc.). Laurent Wauquiez a par ailleurs garanti, mardi, qu'une solution allait être trouvée pour les bénéficiaires de l'allocation de fin de formation.

 

Le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi Laurent Wauquiez a souhaité faire un point le 10 février 2009 sur la mise en œuvre de la fusion ANPE/Assedic et les premiers pas de Pôle emploi. Onze députés se sont dernièrement rendus sur place, dans des agences de leur circonscription, pour recueillir les impressions des demandeurs d'emploi et du personnel. Leurs retours sont plutôt positifs, avec notamment un grand succès pour le "référent unique". "Le référent unique est une réelle avancée", a ainsi noté François Vannson, député des Vosges. "C'est une excellente idée et en plus ça marche", a ajouté Jacques-Alain Benisti, député du Val-de-Marne. "Les demandeurs ne se sentent plus seuls et sont accompagnés, aujourd'hui c'est simple", a pour sa part déclaré Olivier Carré, député du Loiret. Autre point positif : le personnel se sent valorisé d'exercer les deux métiers, celui de l'ANPE et des Assedic. "Intellectuellement, le personnel est très content", a ainsi assuré Bérangère Poletti, députée des Ardennes. Mais certains points restent toutefois à améliorer : le numéro de téléphone unique, 3949, destiné aux demandeurs d'emploi, qui est surtaxé quand on appelle à partir d'un portable, les relations avec les entreprises, qu'il faut encore augmenter et le logiciel de traitement des demandes qui est à améliorer. Des solutions sont avancées sur ces différents points. Laurent Wauquiez est notamment en cours de négociation avec les opérateurs de téléphonie mobile pour obtenir des réductions de prix. Des téléphones fixes dédiés au numéro 3949 vont être installés dans les pôles emploi.

Heures supplémentaires

Le problème principal de la fusion en cours reste le temps passé par le personnel en formation. Trois jours de formation sont ainsi prévus pour chacun des agents. Un temps qui pèse sur leur activité quotidienne. "Le personnel est en train d'amonceler des dossiers, a expliqué Bérangère Poletti, ils ont besoin de renfort." En même temps, cette durée de formation ne semble pas suffisante. "Les conseillers ont la crainte de ne pas connaître le métier de l'autre, ils ne sont pas encore rassurés", a expliqué Jacques Grosperrin, député du Doubs. "La formation est rapide, a pour sa part noté Catherine Vautrin, député de la Marne, elle nécessitera des piqûres de rappel." Sur ce point, le secrétaire d'Etat envisage une deuxième phase de formation pour les agents d'ici quatre à cinq mois. Par ailleurs, il a insisté sur les progrès réalisés en matière de traitement des dossiers. "On comptait 89.715 dossiers en instance au 21 janvier 2009, il n'y en a plus que 57.000 aujourd'hui", a-t-il annoncé. Des progrès réalisés grâce à la mise en place d'un dispositif d'heures supplémentaires (après 20H et le samedi), la création de plateformes mutualisées et grâce au recrutement d'agents supplémentaires. "On a réagi en mettant le paquet, a souligné le secrétaire d'Etat, car c'est inacceptable qu'un demandeur d'emploi subisse une double peine : la perte de son emploi et le retard administratif !" 

Si Laurent Wauquiez est conscient des points faibles de Pôle emploi, il n'en est pas moins fier des avancées, soulignant les éléments qui ont pu être mis en place grâce à la nouvelle structure, comme l'exonération des charges sociales pour toute embauche réalisée cette année par une entreprise de moins de dix salariés, l'extension des contrats de transition professionnelle et les aides à la mobilité qui ont été multipliées par deux. Reste que l'analyse faite par les députés a principalement porté sur les sites pilotes, dont les équipes ont déjà fusionné. "Là où c'est en cours de démarrage, ça frotte, c'est plus difficile", a reconnu Laurent Wauquiez.

Emilie Zapalski

L'allocation de fin de formation va-t-elle être supprimée ?

Si le projet de loi de finances 2009 prévoit la suppression des crédits dédiés au financement de l'allocation de fin de formation (AFF), l'affaire n'est pas encore réglée pour autant. Le gouvernement prévoyait notamment que cette dépense, de l'ordre de 169 millions d'euros en 2008, soit prise en charge par le budget de l'assurance chômage. La décision avait été jugée "incohérente" par les régions. Cette allocation permet aux demandeurs d'emploi de continuer à être rémunérés jusqu'au terme de leur formation lorsque leurs droits d'assurance chômage ne couvrent pas la durée totale de la formation. "On ne va pas laisser les gens au bord de la route en fin de formation", a précisé Laurent Wauquiez à l'occasion du bilan d'étape organisé le 10 février 2009 sur Pôle emploi. Le secrétaire d'Etat compte s'occuper de ce "gros sujet" dans les dix jours qui viennent, en collaboration avec les partenaires sociaux, qui pourraient être amenés à cofinancer cette charge.