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Attentats - Prévention de la radicalisation : Hélène Geoffroy veut s'appuyer sur les contrats de ville

Le gouvernement compte s'appuyer sur les 435 contrats de ville déjà signés dans la difficile lutte contre la radicalisation. C'est ce sur quoi a insisté la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, Hélène Geoffroy, le 27 avril, dans le cadre d'un colloque international de deux jours sur la prévention de la radicalisation, organisé à l'Ecole militaire par le SG-CIPD (comité interministériel de prévention de la délinquance). "Il faut renforcer l'ancrage local dans une logique partenariale", a-t-elle déclaré, précisant toutefois que "la radicalisation n'est pas que l'affaire des quartiers de la politique de la ville, des quartiers populaires et des banlieues". "Le gouvernement a demandé aux acteurs locaux que chacun de ces contrats de ville soit complété en 2016 par un plan d'action sur la prévention de la radicalisation", a-t-elle rappelé, l'objectif étant de constituer "un réseau de professionnels formés" à l'échelon local.
La France, frappée par le terrorisme en janvier et novembre 2015 est particulièrement exposée au phénomène. "Nous sommes l'un des pays de l'Union européenne, pour ne pas dire le pays, le plus concerné par le processus de radicalisation et d'engagement de nos ressortissants dans des opérations à caractère terroriste en Irak et en Syrie", a constaté le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en clôture de cette première journée de colloque. 5.000 signalements ont été enregistrés en 2014 et 80 prêcheurs ont été expulsés depuis 2013, a-t-il précisé. Près de 2.000 Français sont "concernés par les activités de Daech, d'Al-Qaïda en Irak, en Syrie, dans les pays de la bande sahélienne". Le ministre dénombre par ailleurs un peu plus de 600 Français "qui combattent aux côtés de Daech, notamment en Irak et en Syrie", 350 qui "ont combattu et sont revenus" en France et 300 "qui sont entre la France et la Syrie quelque part sur le chemin de ces activités terroristes". Le solde serait constitué de ceux, "velléitaires, qui consultent des sites internet, qui émettent des messages sur les réseaux sociaux, qui témoignent de leur volonté de s'engager à un moment ou à un autre dans des opérations à caractère terroriste". "Rien ne peut légitimer une telle monstruosité, une telle barbarie", a-t-il insisté, mais "une fois que l'on a dit cela, nous devons tous nous mobiliser pour comprendre les processus qui, s'enchaînant les uns aux autres, ont conduit à cela". Et comprendre "pour éviter que cela ne se reproduise", c'est notamment favoriser les ponts entre le renseignement et le monde de la recherche. C'est le sens de la mission confiée au préfet Pierre de Bousquet de Florian. Comprendre, c'est aussi expliquer ce que l'ancien ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a voulu dire, en décembre 2012, lorsqu'il estimait que le Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, faisait du "bon boulot" en Syrie.
 

 

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