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Energie - Production d'électricité et de chaleur : l'avenir est fixé jusqu'à 2020

Deux arrêtés fixant la nouvelle programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de production d'électricité et de chaleur sont parus au Journal officiel du 10 janvier. Signés à la mi-décembre 2009 en plein sommet de Copenhague par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, ils déterminent quelle feuille de route le pays suivra tant en termes d'investissement que de répartition des capacités de production d'énergie. Cette programmation intègre les objectifs fixés par le Grenelle 1 et s'appuie sur des bilans prévisionnels de l'offre et de la demande réalisés par les gestionnaires de réseaux. Or ces bilans prévoient une décroissance inédite de la consommation énergétique, en raison notamment de l'impact des mesures prises dans la continuité du Grenelle en termes d'économie d'énergie.

Pour autant, l'accent y est bien mis sur le développement des énergies renouvelables (ENR). Comme déjà fixé par le Grenelle, l'objectif est que d'ici fin 2020, l'éolien représente par exemple un quart de l'objectif de 23% d'ENR dans la consommation énergétique, soit 25.000 MW en puissance totale installée, contre un peu plus de 4.000 MW actuellement. La PPI précise que 19.000 MW devront être produits à partir de l'énergie éolienne à terre et 6.000 MW à partir de l'énergie éolienne en mer et d'autres énergies marines. "Cela représente 6.000 éoliennes supplémentaires à installer, soit trois fois plus qu'actuellement. A savoir que l'essentiel des projets qui permettront, sur terre comme en mer, d'atteindre ces objectifs, sont à ce jour identifiés", ajoute-t-on au Syndicat des énergies renouvelables (SER). La PPI fixe par ailleurs un seuil intermédiaire de 11.500 MW de puissance éolienne installée, à atteindre d'ici fin 2012.

Quant à l'énergie photovoltaïque, elle devra également atteindre l'objectif fixé par le Grenelle, à savoir une puissance installée de 5.400 MW en 2020, avec un seuil de 1.100 MW fixé d'ici fin 2012. Si un tel objectif est atteint, cette énergie aura ainsi connu un bond spectaculaire et la France quelque peu rattrapé son retard, en multipliant par près de dix sa puissance installée depuis 2003. "Hors production d'électricité à partir de biogaz et valorisation des usines d'incinération d'ordures ménagères", la puissance supplémentaire à mettre en service en termes de biomasse est quant à elle fixée à 520 MW d'ici fin 2012, puis 2.300 MW d'ici fin 2020. A noter : l'accent sera clairement mis sur la cogénération à partir de biomasse. Autant de progrès qui permettront, comme le précise la PPI, de fermer des centrales thermiques de production électrique, dont la capacité doit être réduite de moitié. A l'opposé, "le parc centralisé de production d'électricité à partir de gaz naturel sera développé".
Enfin, les bilans prévisionnels ayant conclu à d'importants besoins en termes de production de chaleur à partir de biomasse et de biogaz, il est prévu d'atteindre fin 2020 jusqu'à 5.200 kTEP (milliers de tonnes d'équivalent pétrole) de chaleur produite à partir de la première, et 555 kTEP par le biais du second. La chaleur produite par le bois individuel ne grimpera pas, contrairement à celle issue de la géothermie : qu'elle soit profonde ou intermédiaire, elle doublera quasiment entre 2012 et 2020.
 

Morgan Boëdec / Victoires-Editions