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Quelles seront les prochaines collectivités à accueillir une "école de production" à vocation industrielle ?

L'Etat annonce accélérer son programme d'ouverture d'"écoles de production", lancé en 2018. Des écoles techniques privées destinées à former aux métiers industriels. De 35 réparties entre 9 régions, elles devraient passer à 50 d'ici fin 2023. Un appel à manifestation d'intérêt est ouvert jusqu'au 15 octobre 2021 pour déposer les candidatures.

Des écoles industrielles pour jeunes décrocheurs. L'Etat va accélérer son programme d'ouvertures d'"écoles de production" destinées à intégrer dans l'emploi des jeunes déscolarisés ou "décrocheurs". D'ici la fin 2023, une cinquantaine de ces établissements privés, lancés en 2018 (lire notre article du 27 septembre 2018) pourraient s'ajouter aux 35 déjà existants, principalement dans le secteur industriel (usinage, chaudronnerie, métallerie, électricité industrielle, textile..), a indiqué le ministère de l'Industrie jeudi 6 mai 2021 dans un communiqué.

Accompagner des jeunes en situation de rupture scolaire vers l'industrie

Ces écoles techniques privées, qui fonctionnent à la fois comme une école et comme une entreprise, offrent une troisième voie de formation, entre les lycées professionnels et les Centres de formation pour apprentis (CFA), aux jeunes à partir de 15 ans pour lesquels "le système éducatif classique se révèle inadapté", explique la ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher. Encadrés par des maîtres professionnels issus du métier, les jeunes se voient confier la fabrication de commandes passées par de vrais clients. "L'objectif vise à accompagner davantage de nouveaux jeunes en situation de rupture scolaire vers l'industrie, tout en suscitant des vocations pour les métiers de l'industrie, encore insuffisamment investis par les jeunes et leurs familles", précise le ministère.

Les 35 écoles déjà créées accueillent pour l'instant seulement un peu plus d'un millier d'élèves au total, dans neuf régions, notamment à Limoges ou Châlons-sur-Saône. A terme, elles visent à former 15.000 nouvelles personnes aux métiers de l'industrie d'ici 2023. A l'issue de leur scolarité, les élèves "reçoivent en moyenne 5 à 6 offres d'emploi et 93% réussissent leur examen (CAP, BEP...)". "Près de 45% d'entre eux poursuivent leurs études", est-il encore souligné dans le document du ministère.

Un AMI ouvert jusqu'au 15 octobre

Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme Territoires d’industrie, lancé fin 2018. Qui plus est, dans le cadre du plan France Relance et du fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires qui s’inscrit dans ce même programme, "11 projets de création ou d’extension d’écoles de production pour 5,1 millions d’euros de subventions" sont soutenus ou en passe d’être soutenus par l’Etat", précise encore le communiqué.   
C'est donc dans cette dynamique que l’Etat et la Banque des Territoires ont décidé de renforcer les moyens alloués aux écoles de production à vocation industrielle, en ouvrant un "appel à manifestation d'intérêt" (AMI) aux collectivités, aux industriels ou aux fédérations d'entreprises intéressées par des ouvertures de ce type d'école sur leur territoire. Ils ont jusqu'au 15 octobre 2021 pour déposer leur candidature sur une plateforme dédiée de la Banque des Territoires.

Un accompagnement "sur-mesure"

Les lauréats de l'AMI bénéficieront d'un accompagnement "sur-mesure", tout au long du projet de lancement de l’école. Cet accompagnement pourra être complété par le soutien des régions et des EPCI et s’orientera autour de deux axes. Le premier concerne l’ingénierie en amont du projet : "La Banque des Territoires pourra financer chaque projet sélectionné à hauteur de 50.000 euros afin de réaliser les études amont permettant de développer le projet. Ces études amont permettent notamment d’établir le modèle économique, la structuration juridique de l’école et définir le contenu pédagogique de la formation". Le second axe concerne le financement : "Une aide au financement des équipements et actifs à forte dimension industrielle - par exemple des plateaux techniques - pourra être accordée". "Le taux de subvention maximum sur les investissements industriels sera de 50%, dans une limite de 800.000 euros d’aide", détaille le communiqué avant de préciser que cette subvention sera engagée via le Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires issus de France Relance. Après avoir mobilisé une enveloppe de 5 millions d'euros pour 11 premiers projets, l’Etat mobilisera une enveloppe complémentaire du même montant d’ici à la fin de l’année. Enfin, pour financer l’amorçage du projet, les premiers investissements et le besoin en fonds de roulement sur les premières années d’activité, un prêt subordonné d’un montant de 100.000 à 300.000 euros pourra être octroyé par la Banque des Territoires. En cas de non-éligibilité du projet à un prêt subordonné, celui-ci pourra faire l’objet d’une subvention d’amorçage jusqu’à 100.000 euros.