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Immatriculation - Quels sont les départements à côté de la plaque ?

Neuf ans après l'entrée en vigueur du nouveau système d'immatriculation des véhicules (SIV), reposant sur un numéro national déconnecté de toute référence territoriale, le site eplaque.fr - spécialisé dans les démarches en ligne pour les cartes grises et les numéros d'immatriculation - publie une étude insolite sur les appositions de logos de départements sur le côté de ces plaques nationales. Les départements - regroupés à l'époque dans un collectif, intitulé "Jamais sans mon département" et rassemblant 220 parlementaires de tous bords - ont en effet obtenu de haute lutte l'apposition obligatoire d'un logo départemental (voir nos articles ci-dessous des 22 avril et 29 octobre 2008). Mais le choix de ce logo - contrairement à celui de la région - est désormais laissé entièrement libre, dans la mesure où le numéro d'immatriculation est lié au véhicule et non plus à son propriétaire.

La Corse fait la course en tête

L'étude de eplaque.fr se fonde sur un échantillon de 50.000 plaques qui lui ont été commandées en ligne. Ses résultats montrent qu'il n'y a qu'un rapport lointain entre le poids démographique d'un département et sa présence sur les plaques d'immatriculation. Certes, Paris arrive en tête, avec une présence sur 3,10% des plaques, pour 3,3% de la population. Les automobilistes provinciaux pourront donc continuer de maugréer contre les "Parigots, têtes de veaux". Paris est pourtant moins peuplée que le Nord (2,6 millions d'habitants), mais ce dernier ne représente que 2,2% des plaques, pour près de 4% de la population.
Plus surprenant, le deuxième département le plus demandé sur les plaques est la Corse-du-Sud, à quasi-égalité avec Paris (3,06%), alors qu'elle est quinze fois moins peuplée que la capitale et ne représente que 0,3% de la population française... Si on ajoute la Haute-Corse, au 9e rang du classement, les plaques "corses" représentent ainsi 5,4% du total pour seulement 0,6% de la population. L'étude avance trois raisons - non scientifiquement prouvées - pour expliquer cette surreprésentation considérable : l'attachement de la "diaspora" corse à ses origines, la croyance que la présence de la célèbre tête de Maure sur une plaque d'immatriculation évite d'être importuné par les autres automobilistes et l'idée, chez les touristes qui viennent régulièrement sur l'île avec leur voiture, que le fait d'arborer une plaque corse leur permettra de se fondre dans le paysage. La preuve que les clichés ont la vie dure...

Une "désaffection minéralogique"

L'étude montre globalement un fort tropisme pour le Sud et la montagne. Parmi les dix départements les plus demandés - et tous surreprésentés -, on trouve ainsi la Haute-Savoie, les Alpes-Maritimes, le Var, la Gironde, et l'Isère. Parmi ces dix premiers, seuls les Bouches-du-Rhône (3e) et le Rhône (8e) ont, comme Paris, une présence sur les plaques en rapport avec leur poids démographique.
A l'inverse, d'autres départements sont victimes d'une "désaffection minéralogique". Outre le Nord, c'est le cas de départements comme la Seine-Saint-Denis (1% des plaques pour 2,5% de la population), du Pas-de-Calais (1% et 2,3%), du Val-de-Marne (1,4% et 2,2%) ou de la Seine-et-Marne (1,6% et 2,2%).
Enfin, certains départements, à dominante rurale, combinent un faible poids démographique et une sous-représentation sur les plaques, à l'image de la Haute-Marne qui arrive en queue de classement (0,14% des plaques et 0,27% de la population).
A noter : l'étude de eplaque.fr indique aussi que la récente réforme territoriale, avec son redécoupage des régions, a parfois compliqué la situation, car l'affichage de la région n'est pas laissé à l'initiative du propriétaire du véhicule. Ainsi, certains automobilistes alsaciens ou lorrains recouvrent le logo du Grand Est avec un sticker des anciennes régions Alsace ou Lorraine. Une pratique qui peut - théoriquement - être sanctionnée d'un PV pour plaque non conforme.

 

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