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PLF 2014 - Rallonge budgétaire pour le signalement de la maltraitance des personnes âgées

Dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2014, l'Assemblée nationale a adopté une hausse de 300.000 euros de l'enveloppe consacrée au signalement de la maltraitance envers les personnes âgées ou handicapées. Le montant peut paraître modeste, mais il représente une augmentation de près de 20% des crédits d'origine, qui se trouvent ainsi portés à 1,9 million d'euros.
Cette enveloppe supplémentaire permettra d'accroître le déploiement du 39 77 - le numéro d'appel national pour les personnes âgées victimes de maltraitance créé en 2008 - et en particulier de couvrir les trois départements qui ne l'étaient pas encore. De même, une vingtaine de nouvelles antennes locales seront ouvertes dès 2014. Ce développement s'accompagne d'une réorganisation du réseau. Jusqu'à présent, le 39 77 est géré conjointement par les associations Habeo - qui développe la plateforme nationale d'accueil téléphonique - et Alma, qui assure l'animation du réseau de proximité. Le ministère a fortement incité à un rapprochement entre les deux structures. Le 12 juin 2013, les deux associations ont ainsi signé une convention qui a donné naissance à la "Confédération de lutte contre la maltraitance". L'objectif est d'optimiser le maillage du territoire, de parachever le dispositif national et d'améliorer "la fluidité du transfert d'informations et assurer la cohérence des actions entre écoute et suivi des situations". Le communiqué de Michèle Delaunay publié après le vote de la rallonge de 300.000 euros annonce qu'une nouvelle étape devrait bientôt être franchie avec la prochaine fusion des deux structures sous la bannière "39 77 Allo Maltraitance".

Améliorer la notoriété du 39 77

Reste un problème de taille : la très faible notoriété du 39 77, qui n'a pas vraiment réussi à s'imposer dans l'opinion et auprès des personnes âgées elles-mêmes, à côté d'autres numéros courts comme le 115 ou le 119 pour l'enfance maltraitée. La ministre chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie l'a d'ailleurs reconnu devant les députés en affirmant, à propos du 39 77 : "S'il n'est objectivement pas bon sur le plan mnémotechnique, il serait encore pire d'en changer, car au moins deux ou trois députés le connaissent..." Elle a également indiqué que l'une des priorités sera de mieux faire connaître ce numéro.
L'enjeu est de taille, car la maltraitance des personnes âgées reste encore largement sous-estimée. Selon les chiffres publiés par Alma France, elle toucherait 5% des personnes de plus de 65 ans et 15% des plus de 75 ans, soit environ 600.000 personnes en France. Toujours selon Alma, 75% des personnes maltraitées vivent dans leur propre logement, 17% dans des institutions et 8% chez un membre de leur famille. Michèle Delaunay en a profité pour rappeler la récente relance du Conseil national de la bientraitance et des droits des personnes âgées et handicapées (voir notre article ci-contre du 10 janvier 2013). Elle a affirmé que "c'est un travail au long terme que nous avons entamé, au profit de la bientraitance des personnes âgées, et ces crédits supplémentaires votés par le Parlement nous encouragent à continuer dans cette voie".

Références : projet de loi de finances pour 2014 (examiné par l'Assemblée nationale le 15 octobre au 15 novembre 2013). 

 

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