Archives

Environnement - Renforcement de l'information du public en cas de pic de pollution par les particules

Le ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, Jean-Louis Borloo, a demandé aux préfets d'organiser, avec le soutien des associations de surveillance de la qualité de l'air, un dispositif d'information et d'alerte lors des pics de pollution par les particules (PM10). Cette annonce fait suite à la parution d'une circulaire en date du 12 octobre qui avait été annoncée par Nathalie Kosciusko-Morizet lors d'un déplacement au siège d'Airparif, l'association de surveillance de la qualité de l'air d'Ile-de-France, le 4 juillet dernier. Ces particules dont le diamètre est inférieur ou égal à 10 millionièmes de mètre (PM10) sont émises par un large éventail de sources, comme les véhicules roulant au diesel qui sont à l'origine de 13% des rejets en Ile-de-France.

Le dispositif annoncé constitue l'extension du dispositif d'information, déjà opérationnel sur l'ensemble du territoire national pour des polluants comme l'ozone, le dioxyde d'azote et le dioxyde de soufre. Jusqu'à présent seules quelques régions - Alsace, Rhône-Alpes ou Ile-de-France - avaient mis en place ce type de procédure d'alerte et d'information dans le cadre de plans de protection de l'atmosphère par le biais d'arrêtés préfectoraux.
Les recommandations sanitaires des préfets, prises sur la base d'un avis du Conseil supérieur d'hygiène publique, seront diffusées selon la circulaire "par le biais de messages succincts et facilement compréhensibles" et devront être "largement relayées dans les crèches et établissements scolaires, les maisons de retraite, et tout particulièrement auprès des personnes très sensibles".
En cas de dépassement du seuil de 80 µg/m3, la circulaire recommande de réduire les vitesses de tous les véhicules, de pratiquer le covoiturage et d'utiliser les transports en commun.
En cas de dépassement du seuil de 125 µg/m3, la circulaire prévoit notamment de limiter l'usage des véhicules diesel non-équipés de filtres à particules. Les nouvelles modalités de mesure des particules mises en place depuis le 1er janvier 2007 ont en effet permis de constater dans certaines régions des pics de pollution dont l'ampleur et la fréquence n'étaient pas attendues. Ainsi à Paris, Airparif, association agréée qui mesure la qualité de l'air ambiant et les niveaux de PM10 depuis 10 ans grâce à quinze stations, a relevé des niveaux deux fois plus élevés sur les axes routiers à fort trafic où la valeur limite annuelle de 40 micro-grammes est toujours dépassée. Du 1er janvier au 31 mai 2007, ils avaient dépassé le seuil européen vingt-trois jours, contre quinze en 2006. La réglementation fixe un niveau journalier de particules de 50 micro-grammes qui ne doit pas être dépassé plus de 35 jours par an.
Au-delà de la région parisienne, la surveillance de la qualité de l'air dans son ensemble est actuellement réalisée par 36 associations agréées (AASQA), à l'aide notamment d'environ 2.200 capteurs automatiques répartis sur plus de 750 stations fixes. Ce dispositif permet aux habitants des 55 agglomérations de plus de 100.000 habitants de disposer d'informations en continu sur la qualité de l'air. Le reste du territoire fait l'objet d'une surveillance soit par des moyens automatiques, soit à l'aide de campagnes de mesures. D'ici quelques mois, un plan particules plus large, englobant les particules PM 2,5, décidé lors du Grenelle de l'environnement devrait être mis en oeuvre.

Xavier Sidaner / Victoires Editions

 

Référence : circulaire relative à l'information du public sur les particules en suspension dans l'air ambiant, 12 octobre 2007.