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Repérage des publics "invisibles" : un appel à projets national adapté au contexte local

Dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences (PIC), une enveloppe de 100 millions d’euros va être consacrée au repérage des NEET (personnes "ni en emploi, ni en études, ni en formation"). Un appel à projets a été lancé le 21 février 2019, décliné depuis au niveau local.

Repérer et mobiliser les 16-29 ans (ou moins jeunes) qui passent sous les radars des institutions publiques : telle est la vocation de l’appel à projets que Jean-Marie Marx, haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi, avait annoncé déjà en octobre 2018, et qui vient d'être publié. Cette initiative est prévue pour s’articuler autour des pactes État-régions signés dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences (PIC). Ce sont les Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) qui sont localement chargées de piloter les appels à projets, dont les paramètres feront l’objet d’adaptation aux spécificités régionales, en concertation avec les collectivités locales. Dans cette idée, Pôle emploi et les missions locales seront mobilisés pour participer au repérage de ces "invisibles".

Un appel à projets pour candidats ciblés

"Le présent appel à projets est à destination de l’ensemble des acteurs de l’information, de l’insertion, de l’accueil ou de l’accompagnement et de la formation des personnes en difficulté sur le territoire retenu", mentionne le document que diffusent les Direccte. 
Le porteur de projet doit être une personne morale, publique ou privée. Il est souhaitable de constituer des consortiums pour assurer un bon maillage sur le territoire et de mobiliser un spectre étendu d’expertises. Jean-Marie Marx évoque d’ailleurs volontiers le rôle que pourraient jouer les bailleurs sociaux, les réseaux sociaux ou les clubs de sport dans le cadre de ce repérage : "Il nous faut trouver de nouveaux moyens de toucher et de raccrocher ces publics", insiste le haut-commissaire.
Doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros, dont 60 millions disponibles dès 2019, l’appel à projets ambitionne un démarrage effectif des initiatives retenues en septembre 2019, avec un financement prévu pour quatre ans. Une évaluation est prévue à l’issue de la deuxième année pour décider de la poursuite des actions.
On comptabilise environ 1,3 million de jeunes de 16 à 29 ans dans cette catégorie dite NEET (personnes "ni en emploi, ni en études, ni en formation"), selon la terminologie européenne. Parmi eux, entre 230.000 et 330.000 sont déclarés "invisibles" par la Dares (ministère du Travail), c’est-à-dire qu’ils n’ont aucun contact avec un service public de l’emploi. Ils constituent la cible prioritaire de cette campagne, qui ne néglige pas pour autant d’autres populations fragiles : les handicapés, les familles monoparentales, les habitants des zones rurales isolées...

Des cibles adaptées aux spécificités régionales

Si le public cible comporte un tronc commun à tout le territoire national, habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville, élèves décrocheurs, habitants de zones rurales isolées, chaque région a établi son propre diagnostic pour infléchir les paramètres de ce qui est attendu des propositions de projets. 
Il peut s’agir de considérations géographiques, comme pour la région Hauts-de-France qui souhaite accentuer les efforts sur le bassin minier, ou la Bretagne qui a repéré une plus forte concentration de NEET dans sa zone centre-ouest (17,8% autour de Guingamp et Carhaix contre 13% autour de Rennes). 
L’Île-de-France, qui a la particularité d’avoir une très forte concentration d’établissements pénitentiaires, va mettre l’accent sur les 4.296 jeunes sous main de justice qu’elle compte. L’Occitanie et la région Grand Est souhaitent quant à elles cibler les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance.
Enfin, l’assiette des dépenses éligibles des projets présentés est elle aussi soumise à variations : un minimum de 50.000 euros pour la Bretagne et l’Occitanie, 60.000 euros pour la Nouvelle-Aquitaine, 100.000 euros pour les Hauts-de-France et 130.000 euros pour l’Île-de-France.

 

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