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Logement - Réquisitions : Cécile Duflot n'y est pas opposée...

A cinq jours de la trêve hivernale, Cécile Duflot n'a pas exclu, samedi 27 octobre, lors d'un point presse au ministère du Logement, de mettre en oeuvre la réquisition de logements vacants pour accueillir sans-abri et mal logés. Dans l'après-midi, environ deux cents personnes avaient manifesté dans Paris, à l'appel de l'association Droit au logement (DAL), pour appeler le gouvernement à lancer en urgence un plan de mobilisation et de réquisition de 100.000 logements vacants sur tout le territoire national.
"S'il est nécessaire, je ferai appel à l'ensemble des moyens disponibles, la réquisition fait partie de cette panoplie", a déclaré Cécile Duflot, rappelant que "[la réquisition] a déjà été mise en oeuvre notamment lorsque Jacques Chirac était président de la République". Les réquisitions ne sont qu'une réponse à la crise du logement dans un dispositif plus vaste, a précisé la ministre, qui a également indiqué avoir "lancé un appel à tous [ses] collègues pour que tous les biens de l'Etat vacants aujourd'hui puissent être mis à disposition", citant à cet égard d'"anciens bâtiments de bureaux, anciennes casernes, hôpitaux qui ne servent pas".
"J'ai proposé au gouvernement que la caserne de Reuilly, à Paris, que nous allons convertir en logements sociaux soit, en attendant, affectée à l'hébergement d'urgence. Nous pouvons y créer 160 places", a déclaré Bertrand Delanoë sur i-Télé.
L'ancien ministre du Logement, le député Benoist Apparu, est "personnellement opposé" à la réquisition des logements vacants : "C'est contreproductif parce que ça dissuade les propriétaires d'investir dans les futurs logements qui sont construits", a-t-il expliqué sur RTL. "Vous pensez que des mesures de réquisition de locaux appartenant à des investisseurs vont encourager l'investissement ?" a également interrogé, sur Radio J, Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine. "La réquisition n'est pas une spoliation. Elle passe par des conventions, il y a des indemnisations", avait pourtant insisté le porte-parole de DAL, Jean-Baptiste Eyraud.
"C'est pas trop tôt", a pour sa part concédé le collectif Jeudi noir, qui aimerait bien que la ministre du Logement se "mouille" davantage en faveur de la taxation des bureaux vides.
Depuis quelques semaines, les associations constatent une augmentation des demandes d'hébergement d'urgence. A Paris, 400 appels sur les 1.200 que reçoit le Samu social chaque soir restent sans solution. 

 

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