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Transports - RFF prévoit d'importants travaux sur le réseau ferré en 2014

Le "grand projet de modernisation du réseau" ferroviaire prévoit 2,5 milliards d'euros d'investissements par an sur la période 2013-2020. En charge de sa mise en oeuvre, Réseau ferré de France a présenté ce 31 janvier les principaux chantiers 2014. La plupart des régions sont concernées mais un effort particulier est mené sur l'Ile-de-France.

1.000 kilomètres de voies ferrées seront renouvelées en 2014 dans l'Hexagone, a annoncé ce 31 janvier Réseau ferré de France (RFF), qui gère l'infrastructure ferroviaire. Un effort particulier sera porté sur le réseau d'Ile-de-France. Un milliard d'euros seront affectés cette année au renouvellement et à la modernisation des infrastructures ferroviaires de cette région, où circulent 40% des trains français et 70% des voyageurs. 900 recrutements y seront menés contre 700 en 2013 et seulement 200 en 2010. "L'Ile-de-France devient une priorité nationale", a affirmé Yves Ramette, directeur général Ile-de-France RFF et SNCF Infra (en charge de l'infrastructure avec RFF). Alors que le nombre d'usagers y a augmenté de 40% en 10 ans, "les infrastructures en Ile-de-France ne sont pas à la hauteur de ce qu'elles devraient être", a ajouté le président de RFF, Jacques Rapoport. Les grands travaux qui sont prévus ne seront pas sans conséquence pour les voyageurs, puisque des portions de lignes seront fermées, parfois pendant plusieurs semaines. 
Le président PS du conseil régional d'Ile-de-France et du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), Jean-Paul Huchon, s'est récemment dit "prêt" à autoriser des coupures totales du trafic de certains trains de banlieue pour accélérer la rénovation des lignes. Les fermetures devraient essentiellement avoir lieu la nuit, le dimanche, pendant l'été. Certaines lignes pourraient toutefois ne pas fonctionner pendant plusieurs semaines. "Il y a une programmation sur tous ces sujets qui se fait en ce moment. (...) Nous allons pouvoir, avec le Stif, faire des annonces dans des délais assez courts", a précisé Yves Ramette, soulignant que la SNCF, via sa branche francilienne Transilien, "doit apporter de manière très sûre des solutions de substitution, notamment à base de bus". Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, avait indiqué le 20 janvier que les travaux en Ile-de-France seront multipliés par 2,5 par rapport à 2012 : "On va pouvoir cesser de faire à la petite cuiller, on va pouvoir passer à la grande cuiller voire à la louche." "Organiser des chantiers de cette importance, de cet impact sur la circulation des trains en zone dense (...), dans des zones où circulent 200 trains par jour, ça implique une organisation extrêmement fine et pointue. C'est au quart d'heure ou à la demi-heure que c'est programmé, avec différents corps de métiers, différentes disciplines", a détaillé Jacques Rapoport.
D'importants travaux de modernisation seront également menés sur la moitié du réseau national sur laquelle circulent 80% des trains, qui a "souffert de sous-investissements pendant 30 ans", a ajouté Jacques Rapoport. "Ce n'est pas normal qu'il y ait des équipements qui datent des années 30", a-t-il souligné. Lorsque le réseau est vieillissant, les trains doivent en effet ralentir pour éviter les accidents. 10% du réseau est ainsi soumis à une vitesse réduite.
Le renouvellement avait commencé en 2008, dans le cadre du contrat de performance signé avec l'Etat, qui prévoyait 13 milliards d'euros affectés entre 2008 et 2015. Entre 2013 et 2020, 2,5 milliards d'euros y seront consacrés chaque année. Au total, plus de 1.000 chantiers sont programmés en 2014.

Chantiers d'envergure dans les régions

RFF a détaillé les principaux, parmi lesquels un vaste projet national de commande centralisée du réseau qui rassemblera à terme la commande des postes d'aiguillage et la régulation des circulations dans 16 centres régionaux. Des chantiers d'envergure sont prévus dans de nombreuses régions. En Lorraine, des travaux de renouvellement des voies entre Lerouville (Meuse) et Novéant (Moselle) seront menés de juin à octobre 2014. Autre chantier notable : le réaménagement de la gare de Metz qui vise à moderniser les installations de sécurité et à fluidifier le trafic. Sur 133 millions d'euros, RFF financera à hauteur de 63 millions d'euros les installations de sécurité. Les travaux destinés à développer le trafic, évalués à 70 millions d'euros, sont cofinancés par l'Etat, la région Lorraine et RFF. Dans les Pays de la Loire, le principal chantier est le renouvellement de la voie ferrée entre Nantes et Angers (95 km de voie à changer sur un total de 175 km). Entamé en octobre dernier, il doit s'achever en avril 2014. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, les grands chantiers de l'année sont le renouvellement des voies entre Toulon et Le Luc (Var), le renforcement du tunnel de Monte-Carlo, et surtout la création d'une troisième voie entre Marseille et Aubagne pour augmenter la capacité de la ligne Marseille-Aubagne-Toulon. Ce dernier projet représente 293 millions d'euros cofinancés par l'Etat, la région Paca, le département des Bouches-du-Rhône et RFF. Dans le Sud-Ouest, le grand chantier de l'année vise à supprimer le "bouchon ferroviaire" de Bordeaux, en doublant les voies entre la gare Saint-Jean et la bifurcation de Cenon, au nord de la métropole girondine. Dans le Nord-Pas-de-Calais, RFF met en avant la modernisation et l'électrification de la ligne Calais-Dunkerque qui permettra de faire passer le nombre de trains régionaux en circulation de 9 à 22 par jour et de ramener le temps de trajet des trains les plus rapides de 44 à 36 minutes. Coût du projet : 104,5 millions d'euros, cofinancés par RFF, la région Nord-Pas-de-Calais, l'Etat et l'Union européenne. En Midi-Pyrénées, les deux principaux chantiers sont la rénovation du viaduc du Viaur, entre les départements du Tarn et de l'Aveyron qui doit s'achever fin 2015 (26,5 millions d'euros financés par la région, l'Etat et RFF) et la réorganisation de la gare de Toulouse-Matabiau, nœud ferroviaire de la région (34 millions d'euros cofinancés par RFF, la région, l'Union européenne et l'Etat). En Bourgogne-Franche-Comté, les deux projets notables sont le renouvellement de voie sur la ligne Dijon-Dôle et les travaux de signalisation entre Gevrey et Chagny (21) et en Rhône-Alpes, la remise à neuf des voies entre Lyon et Ambérieu, axe TER majeur qui permet chaque jour à 7.000 voyageurs de se déplacer entre Lyon, Genève, Annecy ou encore les vallées de Haute-Savoie, et la modernisation de la signalisation de la ligne entre Bellegarde et Genève-La Plaine. En Haute et Basse-Normandie, les grands chantiers 2014 sont le renouvellement de la ligne Avranches-Dol et la modernisation de la ligne Yvetot-Elbeuf (76), axe très utilisé pour les déplacements quotidiens dans l'agglomération rouennaise. En Ile-de-France, le renouvellement des voies entre Meulan-Haudricourt et Mantes-Station (78) – ligne J du réseau transilien qui dessert l'ouest de la région à partir de la gare Saint-Lazare – et la gare Rosa Parks dans le 19e arrondissement de Paris, sur le RER E, sont les deux chantiers majeurs de l'année pour RFF. La nouvelle gare située entre les stations Magenta et Pantin vise à améliorer la desserte du nord-est parisien. Elle devrait accueillir à terme 85.000 usagers par jour. Coût total : 130 millions d'euros financés par l'Etat, la région Ile-de-France, la ville de Paris et RFF. Dans le Centre, 2014 sera marquée par le chantier de la ligne entre Chartres et Voves. Cette section à voie unique non électrifiée n'est plus empruntée aujourd'hui que par des trains de fret circulant à une vitesse maximale de 50 km/h. Les travaux visent à moderniser et à sécuriser ce tronçon de 25 km pour permettre fin 2015 la mise en service entre Chartres et Tours de 3 allers retours TER et de doubler la vitesse de circulation des trains de fret. Le budget prévu est de 71,7 millions d'euros, financés par la région Centre et l'Etat. Enfin, en Languedoc-Roussillon, RFF va mener deux grands chantiers en 2014 : les travaux sur le quai de la gare Saint-Roch à Montpellier, pour améliorer l'accessibilité et la sécurité, et la pose des aiguillages du contournement de Nîmes et Montpellier au réseau ferré national au niveau de Lattes (400 millions d'euros d'investissement).

 

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