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Transports - Salon européen de la mobilité 2016 : les transports publics à la croisée des chemins

Le Salon européen de la mobilité qui se tiendra du 14 au 16 juin prochains à Paris, va mettre l'accent sur les solutions innovantes qui bouleversent aujourd'hui le monde des transports publics. Il élargit aussi son ouverture internationale, avec de nouveaux partenariats.

Innovation et ouverture internationale seront les maîtres mots de Transports publics 2016, le Salon européen de la mobilité qui se tiendra du 14 au 16 juin à Paris Expo, porte de Versailles. 10.000 participants sont attendus au cours de ces trois jours. 250 exposants sont prévus et 58 nations seront représentées. Plusieurs nouveautés vont marquer l'édition 2016 de ce rendez-vous, fruit d'un partenariat entre élus et opérateurs, réunis à travers le GIE Objectif Transport public. Tout d'abord, pour la première fois le congrès des deux grands partenaires du GIE, l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) et du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), aura lieu pendant le Salon, les 14 et 15 juin. En outre, une journée ferroviaire franco-allemande, organisée par l'UTP et VTV, son homologue d'outre-Rhin, est programmée le 16 juin. A l'heure de l'adoption du 4e paquet ferroviaire, elle permettra de faire le point sur la crise actuelle des systèmes ferroviaires français et allemand et sur les pistes pour en sortir.

Mobilité sur-mesure

L'innovation est plus que jamais au cœur des enjeux des transports publics pour répondre à des besoins qui évoluent de plus en vite. Le salon fera ainsi un zoom sur la "mobilité sur-mesure", considérée aujourd'hui comme l'une des clés du transfert modal de la voiture individuelle vers le transport collectif. "L'usage des nouvelles technologies et la diversification des modes de déplacement nous obligent plus que jamais à réfléchir à la complémentarité des modes", a souligné Jean-Luc Rigaut, président du GIE Objectif transport public et maire d'Annecy, lors de la présentation à la presse du programme du salon le 27 avril. Un prix de la mobilité sur-mesure sera décerné pour la première fois cette année dans le cadre des Trophées de l'innovation de transport public.

Véhicules électriques et autonomes

Autres tendances mises en avant : le développement des véhicules électriques et autonomes. Plusieurs modèles seront présentés comme le bus de 12 mètres de l'industriel chinois BYD, premier fabricant mondial de véhicules électriques. Testé par la RATP, ce bus dispose d'une autonomie de 300 km. Cristal, le nouveau système de transport public électrique bi-modal de Lohr industrie sera une des autres nouveautés présentées au salon. Expérimenté à Strasbourg en 2017, ce petit véhicule 100% électrique, d'une capacité de 5 places, peut être laissé en libre-service et conduit par un passager mais il peut aussi être utilisé comme navette et piloté par un conducteur professionnel. Deux à quatre voitures peuvent alors être attelées et transporter jusqu'à 58 passagers. Parmi les véhicules autonomes, la navette 100% électrique de CarPostal, construite par Navya, sera en démonstration au salon. Le concept car de Daimler, une voiture autonome à propulsion électrique par pile à combustible qui préfigure une prochaine application au bus sera également présentée porte de Versailles. Un espace sera en outre dédié aux start up de la French Tech qui exposeront de nouvelles solutions de billettique, d'information voyageurs en temps réel, ainsi que des logiciels embarqués et des applications métiers.

Plus grande ouverture à l'international

Déjà largement ouvert à l'Europe, avec un comité de promotion composé notamment des représentants des opérateurs et autorités organisatrices italiens, allemands, suisses, néerlandais, espagnols ainsi que de Polis, le réseau de villes et régions européennes pour la mobilité durable, le salon élargit encore un peu plus son horizon international. Pour la première fois, ses promoteurs ont conclu un partenariat extra-européen, en l'occurrence avec l'association américaine du transport public (Apta), qui tiendra une session à l'espace Europe du salon le 15 juin. En outre, l'invité d'honneur de cette édition 2016 sera la ville de Medellin, reconnue pour sa politique de mobilité très volontariste. La deuxième ville de Colombie, à la topographie complexe, dispose aujourd'hui d'un système de transports en commun multimodal performant (métro, téléphérique, bus à haut niveau de service roulant au gaz, tram, vélos en libre-service, escalators publics en remplacement d'escaliers en béton…) qu'elle a développé pour favoriser l'intégration sociale des habitants.

"L'usager au centre"

Pour Louis Nègre, président du Gart et sénateur des Alpes-Maritimes, le salon doit être l'occasion de démontrer que face aux profonds changements des habitudes de mobilité et à l'irruption d'acteurs industriels particulièrement innovants et de plus présents, chinois en tête, la filière européenne est capable d'"aller de l'avant". Selon lui, deux objectifs priment pour "intégrer l'innovation dans nos démarches" : "mettre l'usager au centre" de l'offre de transport et "préserver la santé publique au niveau local". A ce propos, il a salué les orientations de la loi de transition énergétique, qui a consacré la notion d'"Autorités organisatrices de la mobilité". Mais il a mis en garde sur les décrets d'application attendus, notamment sur les zones à circulation restreinte (ZCR) et les véhicules à faibles émissions. "Le Gart a fait une contre-proposition sur le projet de texte proposé par le gouvernement car nous l'avons jugé trop compliqué, a-t-il expliqué. Nous souhaitons que les ZCR soient faites avec l'avis conforme des élus et nous attendons des évolutions significatives sur le décret concernant les faibles émissions. Nous estimons qu'il doit d'abord être rédigé en termes de performance, peu importent les carburants et la motorisation."