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Handicap - Scolarisation en milieu ordinaire : la satisfaction des enfants handicapés progresse

La Halde, le ministère de l'Education nationale et la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie publient les résultats d'un sondage sur la scolarisation, en milieu ordinaire, des enfants handicapés. Réalisée par l'Institut CSA - à la fois auprès d'enfants handicapés et de directeurs d'établissements -, l'étude porte sur le cycle élémentaire et sur le collège. Elle permet de mesurer les évolutions intervenues depuis une autre enquête réalisée en 2008 sur la même cible (voir notre article ci-contre du 23 décembre 2008).
Les résultats de cette seconde vague sont plutôt positifs. Ainsi, la quasi-totalité des principaux de collèges et - dans une mesure légèrement moindre - des directeurs d'écoles se disent bien informés sur la loi Handicap du 11 février 2005. Un jugement qui s'appuie sur l'expérience, puisque 90% des principaux et 58% des directeurs comptent au moins un enfant handicapé dans leur établissement. Même unanimité du côté des collégiens handicapés, dont 92% considèrent comme important d'être scolarisé en milieu ordinaire (75% de "très important" et 17% d'"assez important"). Plus de 80% d'entre eux se disent satisfaits de l'organisation de leur scolarité (46% d'"assez satisfaits" et 37% de "très satisfaits").

Des élèves bien accompagnés

Dans le même ordre d'idée, 84% des élèves handicapés se disent très bien ou assez bien accompagnés par les enseignants. Cette proportion est de 81% pour le principal, de 80% pour les surveillants, de 76% pour les camarades de classe et de 73% pour l'enseignant référent. Tout en restant positif, ce taux est en revanche plus faible pour le conseiller principal d'éducation (63%), le personnel de la cantine (63%) et l'équipe de suivi de la scolarisation (62%), qui est pourtant une pièce maîtresse de l'intégration scolaire.
Du côté des principaux, la satisfaction est également à la hausse depuis la précédente vague : 73% d'entre eux (contre 72% en 2008) indiquent disposer de l'aide d'un ou plusieurs auxiliaires de vie scolaire (individuels ou collectifs). Ce taux est de 65% pour les outils pédagogiques adaptés (contre 37% en 2008) et de 61% pour les locaux et dispositifs adaptés (contre 47%). Les principaux et les directeurs d'écoles ont également une vision très positive de leur collaboration avec les parents d'enfants handicapés (96% de "fonctionne bien" contre 83% en 2008), avec l'équipe de suivi de la scolarisation (92% contre 80%), l'enseignant référent (90% contre 88%) et les réseaux d'aide aux élèves en difficulté ou Rased (84% contre 79%). Bonne nouvelle également pour les collectivités territoriales : 75% des responsables d'établissements (contre 74% en 2008) ont le sentiment que la collaboration fonctionne bien avec le département (collèges) ou la commune (écoles), tandis que la relation avec la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) fait un grand bond en avant en passant de 43% de "fonctionne bien" en 2008 à 72% aujourd'hui.

Tous les obstacles n'ont pas disparu

Malgré ces bons résultats, tous les obstacles à l'intégration scolaire n'ont pas disparu pour autant. La moitié des principaux dit ainsi rencontrer des problèmes matériels, tandis que 24% se heurtent à un manque de moyens humains, que 21% manquent de formation à la gestion du handicap ou que 17% rencontrent des difficultés liées au type de handicap.
De même, si 83% des principaux jugent qu'il est facile pour les élèves handicapés de déjeuner à la cantine, cette proportion tombe à 50% pour les activités sportives, à 48% pour les activités pédagogiques hors collège (sorties, voyages...) et à 37% pour le stage découverte en entreprise. Pour autant, très peu de principaux jugent ces activités impossibles, considérant qu'elles sont "difficiles, mais faisables". Par ailleurs, la peur anticipée du handicap n'a pas disparu. Ainsi, 44% des principaux dont le collège n'accueille pas d'enfant handicapé estiment qu'un tel accueil se ferait assez difficilement ou très difficilement. Ils étaient toutefois 58% à penser de même en 2008. Il reste néanmoins que 16% des principaux déclarent avoir été contraints de refuser la scolarisation d'enfants handicapés (le plus souvent pour des problèmes d'accessibilité).
De leur côté, les collégiens handicapés sont 40% à avoir trouvé le passage de l'école au collège très ou assez difficile (un pourcentage qu'il faudrait toutefois comparer à celui des collégiens non handicapés). Parmi les principales difficultés ressenties par les collégiens handicapés figurent le suivi et la compréhension des cours (68% de beaucoup ou un peu plus difficile que pour les élèves valides), les devoirs à la maison (66%), le suivi des cours d'EPS (37%) ou le fait de se faire des amis (30%). En revanche, l'accès et la circulation dans le collège (13%) ou les sorties de classe (19%) ne sont pas perçus comme présentant des difficultés particulières. Dernier signal positif : 77% des collégiens handicapés souhaitent poursuivre leur scolarité au lycée, même si 49% seulement se disent très ou plutôt optimistes sur ce passage. 

 

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