Sécheresse : 15 départements déjà en situation de "vigilance" ou d'"alerte"

Après un mois d'avril "en déficit de 25% de pluviométrie", 15 départements sont aujourd'hui soumis à des restrictions d'usage de l'eau et cette situation "aura un impact sur la production de céréales", même s'il "est encore beaucoup trop tôt pour avoir une évaluation précise", ont indiqué ce 9 mai les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique.
Les mesures de limitation de la consommation d'eau sont prises au fur et à mesure de l'évolution de la situation au niveau départemental par les préfets, dont le rôle a été renforcé pour faire aboutir plus vite les démarches de concertation locale que sont les "projets de territoire pour la gestion de l'eau" (PTGE). Elles vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50% des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée). Les départements les plus touchés sont actuellement la Drôme, le Vaucluse, la Vienne, la Charente-Maritime, la Vendée et la Loire-Atlantique. 
Entre septembre et avril 2022, le déficit de précipitations est estimé à 19%, et le déficit de recharge des nappes phréatiques est de 20%, essentiellement dans le Grand-Est, dans le nord de la Nouvelle-Aquitaine et l'ensemble du Sud-Est, a-t-on rapporté au ministère de la Transition écologique.
"Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", constate-t-on au ministère de l'Agriculture. Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s'il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages, alors que les pousses d'herbes qui étaient jusqu'à présent plutôt meilleures que d'habitude, ralentissent.
À l'issue de réunions avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole, les ministères ont notamment annoncé que le guichet "Troisième révolution agricole" ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires".
Face au risque de sécheresse cet été, le gouvernement avait par ailleurs annoncé fin avril que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter au changement climatique ou créer des retenues d'eau, une mesure contestée par des associations écologiques et certains syndicats agricoles, alors que 5% des surfaces agricoles sont irriguées en France, soit près de 1,4 million d'hectares, et que ce taux monte à 14% en Provence-Alpes-Côte d'Azur.