Sécurisation des établissements culturels : une mission parlementaire finalement confiée au député Christophe Marion

Arguant du vol par effraction dont a été victime le Louvre en particulier, mais aussi de "la recrudescence" de cambriolages dont sont victimes "les musées, lieux de cultes et biens protégés au titre des monuments historiques" (lire notre article du 20 octobre), le Premier ministre vient de confier, ce 1er décembre, au député Christophe Marion (Loir-et-Cher, EPR), "sur proposition de la ministre de la Culture, une mission sur la sécurisation des établissements culturels conservant des collections publiques d'une sensibilité ou valeur particulière, relevant de la loi-musées ou protégées au titre des monuments historiques".

Sébastien Lecornu précise dans sa lettre que cette mission consistera principalement à dresser un état de lieux et à faire des propositions sur : la gouvernance et le pilotage de la sécurisation des lieux patrimoniaux, en redéfinissant clairement les responsabilités de chacun ; le renforcement des process (sic) et protocoles permettant la mise en place des conditions de sécurisation et de prévention ; l'évaluation du besoin et de sources de financement possibles.

Le député conduira ces travaux jusqu'à la fin février, avec l'appui du préfet Thomas Degos.

Le choix de Christophe Marion n'est pas sans étonner. Non pas que la légitimité de cet agrégé d'histoire soit en cause. Comme l'observe le Premier ministre dans sa lettre de mission, le député "a fait du patrimoine l'une de ses priorités". Il s'est ainsi déjà illustré au Palais-Bourbon en tant que rapporteur de la loi relative à la restitution des restes humains appartenant aux collectivités publiques. La surprise vient du fait que, lors de son audition par le Sénat, le 29 octobre dernier, Rachida Dati avait annoncé qu'une telle mission serait confiée au député Jérémie Patrier-Leitus (Calvados, Horizons). Contacté par Localtis, le bureau de ce dernier n'était d'ailleurs visiblement pas informé de ce qui semble être un revirement (contacté, le ministère de la Culture ne nous avait pas répondu à l’heure du bouclage). Le fait que le député normand ait été nommé, le 12 novembre dernier, président de la commission d'enquête "sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l'audiovisuel public", créée le 28 octobre dernier et qui doit rendre ses conclusions dans les six mois, explique peut-être ce changement de pied.

Rappelons que le 22 octobre dernier, la commission des affaires culturelles de l'Assemblée, qui entendait lancer une commission d'enquête sur la sécurisation des musées, avait décidé de surseoir à cette décision du fait de la création de cette mission. "Pour éviter les doublons", avait expliqué son président, Alexandre Portier. Une décision qu'avait regretté le député Alexis Corbière (LFI). "Je n'ai pas demandé cette mission", avait alors expliqué le député Patrier-Leitus. Lequel avait toutefois assuré à ses collègues qu'il "était à leur disposition […] pour que cette mission puisse être utile".

 

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