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Système d'information - Vers une meilleure gouvernance des projets informatiques entre Etat et collectivités ?

"La mutualisation des projets TIC au bénéfice de plusieurs directions d’une même administration ou encore au bénéfice de plusieurs collectivités ou ministères figure parmi les grandes tendances d’ici 2012", souligne l'étude "Bilan et perspectives des logiciels et services IT dans l’administration française, 2010-2012" du cabinet d’études et de conseil Markess International. Dans cette enquête, conduite auprès de plus de 180 décideurs de l'administration et prestataires du secteur public, deux tiers des responsables des systèmes d'information des administrations centrales indiquent qu'ils auront recours à la mutualisation pour leurs applications métiers, les infrastructures, des prestations de services, l’archivage électronique, les ressources humaines et la définition de standards communs, par exemple. En outre, plus d'un décideur sur deux des collectivités territoriales devrait aussi mutualiser des chantiers TIC d’ici à 2012 sur des projets de dématérialisation des pièces comptables et des documents transmis au contrôle de légalité, les réseaux très haut débit (THD), l’archivage électronique, les logiciels métiers et les services en ligne à destination des citoyens. "Les collectivités territoriales sont en attente de plus de cohérence vis-à-vis de leurs projets en cours avec l’Etat comme ceux traitant de la dématérialisation des délibérations (Actes) et des documents budgétaires et comptables (Hélios)", note Aurélie Courtaudon, analyste en charge de l’expertise administration électronique chez Markess.
L’annonce de la création de la nouvelle direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’Etat (DISIC), par décret de ce 21 février, affirme justement la volonté de l’Etat de mettre en place une gouvernance renforcée de ses systèmes d’information ainsi qu’une vision mutualisée de certains segments TIC. Ce nouvel interlocuteur pour les collectivités devra assurer "la mise en cohérence des systèmes d’information et de communication des administrations de l’Etat avec ceux des autres autorités administratives" et portera la vision française des normes TIC dans les instances internationales. La direction hérite notamment du pilotage des référentiels généraux d'interopérabilité, d'accessibilité et de sécurité (RGI, RGAA et RGS), ce dernier étant copiloté avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Ansi). "Une super DSI (direction des systèmes d'information) qui vient à point – voir les rapports du sénat sur Copernic et celui de la Cour des compte sur les bugs de Chorus - et qui réduit singulièrement le rôle de la DGME (direction générale de la modernisation de l'Etat) en matière d’administration électronique", commente le blog de l'Association des maires des grandes villes de France.