12 fédérations du commerce et plus d'une centaine de marques en croisade contre Shein

"Cette action collective est une très bonne nouvelle. Elle prouve que la filière ne se laissera plus faire". Dans un tweet publié le 19 novembre 2025, Serge Papin, ministre des Petites et Moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d'achat, a fait part de son soutien à l'action en justice menée à l'encontre de Shein, la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise, par douze fédérations du commerce, dont le Conseil du commerce de France (CDCF), l'Alliance du commerce, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), et plus d'une centaine d'entreprises comme Promod, Monoprix ou Coopérative U. Leur accusation : le modèle de l'entreprise chinoise repose sur le non-respect des réglementations applicables à tous les acteurs implantés en France. Ces fédérations et entreprises réclament la reconnaissance du préjudice économique subi par les commerçants implantés en France, préjudice qui pourrait se chiffrer à quelques centaines de millions d'euros voire plusieurs milliards, d'après leur avocat, Cédric Dubucq. L'initiative est portée devant le tribunal de commerce d'Aix-en-Provence, où ont déjà été assignées les filiales irlandaises de Shein pour concurrence déloyale dans le cadre de la liquidation judiciaire d'une marque locale de vêtements pour hommes, Olly Gan. Une audience de procédure est prévue le 12 janvier 2026 pour fixer la date de l'examen du fond du dossier.

En parallèle, les députés se sont saisi du sujet, adoptant par 208 voix pour et 87 contre, le 19 novembre, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026, la mise en place dès le 1er janvier 2026 d'une taxe de deux euros sur les petits colis d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne. La taxe, qui devrait rapporter 500 millions d'euros, permettra de financer les dispositifs pour contrôler ces produits, comme l'achat de scanners et l'embauche de douaniers.

Au niveau européen, les ministres des Finances ont décidé la semaine dernière d'avancer à 2026 la fin de l'exemption de droits de douanes sur les colis de moins de 150 euros (lire notre article du 14 novembre).

Chez Shein, l'initiative d'ampleur inédite est considérée comme une tentative de boycott. "Cette accusation est infondée, a ainsi réagi un porte-parole de la plateforme de e-commerce, il est regrettable que ces acteurs privilégient la confrontation judiciaire plutôt qu'un dialogue constructif".

 

 

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