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20 Etats membres pour un budget plus ambitieux de la PAC

A l'issue du conseil des ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche du 18 juin 2018, vingt Etats membres demandent un budget plus ambitieux pour la politique agricole commune (PAC) pour la période 2021-2027. 14 Etats se sont ainsi joints aux six déjà signataires du mémorandum de Madrid conclu le 31 mai et appelant à une augmentation des crédits de la PAC.

Ils sont maintenant vingt Etats membres à ne pas se satisfaire de la proposition de la Commission européenne sur la politique agricole commune (PAC) publiée le 1er juin 2018 pour la période 2021-2027.
A l'issue du conseil des ministres de l'Agriculture du 18 juin à Luxembourg, le premier organisé depuis la publication des propositions sur la PAC, 14 nouveaux Etats membres ont accordé leur soutien au "groupe de Madrid" : la Croatie, Chypre, la République tchèque, la Hongrie, la Lituanie, le Luxembourg, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie, qui ont transmis leur soutien écrit, et la Belgique, la Lettonie, l'Autriche, l'Estonie et la Slovénie, qui ont soutenu oralement la demande, lors du débat du 18 juin. Pour rappel, à l'initiative de la France un mémorandum avait été acté le 31 mai à Madrid par la France, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, l'Irlande et la Finlande. Ces six Etats appelaient par là-même à une augmentation de la proposition de budget pour la PAC, pour qu'il conserve son niveau actuel.
"Nous sommes partis à Madrid nous étions six, aujourd'hui nous sommes vingt, c'est donc le signe que la proposition qui a été faite par la Commission ne peut pas être acceptée. J'ai eu l'occasion de rappeler que ce budget était inacceptable", a déclaré Stéphane Travert, ministre français de l'Agriculture, à l'issue de la rencontre, lundi.
L'Italie ne s'est pas jointe au mémorandum, son ministre Gian Marco Centinaio estimant toutefois que les fonds prévus ne sont pas adéquats.
Pour sa part, le mémorandum indique que la baisse proposée "ferait peser un risque sans précédent sur la viabilité des exploitations agricoles européennes, sur le revenu des agriculteurs et sur leurs capacités à répondre aux demandes citoyennes d'une alimentation saine, durable, abordable et de qualité, de la protection de l'environnement et de l'adaptation au changement climatique".
Le 1er juin, la Commission a proposé une baisse de 5% du budget de la PAC, avec une enveloppe de 365 milliards d'euros, contre 408 milliards d'euros entre 2014 et 2020. Une proposition jugée "juste et raisonnable" par l'institution, sachant que le Royaume-Uni, l'un des principaux contributeurs, va sortir de l'Union européenne, et que l'Europe doit prendre en charge de nouvelles priorités, telles que la protection des frontières, la défense et l'union monétaire. Mais la prise en compte de l'inflation dans le calcul amènerait à une réduction de 15% (pour les paiements directs) à 25% (pour le développement rural) des crédits de la PAC.
La France resterait le premier bénéficiaire de la PAC avec une enveloppe de 62,3 milliards d'euros mais son montant annuel passerait de 9,5 à 8,5 milliards d'euros, soit un écart de 600 millions d'euros.

 

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