2025 au quatrième ou troisième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées en France
Selon le bilan climatique présenté par Météo-France ce 15 décembre, 2025 figurera parmi les années les plus chaudes enregistrées en France depuis 1900, comme l'ont déjà été 2022, 2023 et 2024, avec une température moyenne supérieure de 1°C par rapport aux normales.
© Météo France et Adobe stock
"Le changement climatique, il est bien déjà là (...) en particulier quand on regarde (les tendances) sur la dizaine d'années qui vient de s'écouler", a souligné ce 15 décembre la PDG de Météo France, Virginie Schwarz, lors d'une conférence de presse de présentation du bilan climatique 2025. Ainsi les trois années les plus chaudes en France sont toutes intervenues après 2020 et les dix années les plus chaudes après 2010.
Même si 2025 n'égalera pas les records de 2022 et 2023, cette année devrait se classer au quatrième ou au troisième rang des années les plus chaudes en France depuis le début des mesures en 1900. Et elle a tout de même été marquée par plusieurs épisodes de températures "anormalement élevées", en mai, juin, août ou encore novembre et début décembre, souligne le prévisionniste national. Au niveau mondial, 2025 est annoncée comme en passe de devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, quasiment au même niveau que le record de 2023, selon les données de l'observatoire européen Copernicus.
Records de chaleur 10 fois plus nombreux que les records de froid
En France, la température moyenne annuelle de cette année est estimée à "environ 14,0°C, soit une anomalie de +1,0°C par rapport à la normale 1991-2020", indique Météo-France. "Un jour sur deux a enregistré une température au-dessus de la normale de saison contre un jour sur cinq seulement sous la normale, signe de l'évolution rapide de notre climat", souligne l’organisme.
En outre, les records de chaleur ont été 10 fois plus nombreux que les records de froid. "Sans changement climatique, on enregistrerait à peu près autant de records chauds que de records froids", a expliqué la présidente de Météo France. "Sur l'ensemble de l'année, environ un tiers du pays a enregistré un niveau de chaleur inédit la nuit ou le jour au moins un mois dans l'année", selon le bilan.
Mais malgré ces records, si l'on se place sur le temps plus long, "cette année, qui est dans les plus chaudes (jamais enregistrées), serait une année moyenne" en 2050 et "plutôt une année fraîche" d'ici à la fin du siècle, a souligné Virginie Schwarz. Selon les projections de Météo France (trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique ou Tracc), si les tendances actuelles se poursuivent, le réchauffement climatique de la France atteindra les +2,7°C d'ici à 2050 et les +4°C d'ici à 2100 par rapport à la période pré-industrielle.
Violents incendies aggravés par les conditions climatiques
Sur la période 2016-2025, le réchauffement en France est déjà de +2,2°C, avec régulièrement des événements climatiques rendus plus intenses. Cette année a ainsi été marquée par une vague de chaleur particulièrement précoce et longue (16 jours) dans l'Hexagone en juin et par plusieurs orages violents. À cela se sont ajoutés les différents coups de vent fort (mistral et tramontane principalement), qui ont tour à tour augmenté substantiellement les dangers de feu durant l’été. 2025 a ainsi enregistré plus de 30.000 hectares de surfaces brûlées (pour une moyenne d’environ 14.000 hectares sur la période 2006-2021, avec une pointe à 69.000 hectares en 2022 selon des données de l’ONF). Le plus grand incendie de l’été est le feu de Ribaute (Aude) début août, qui a brûlé 11.133 hectares. La journée du dimanche 17 août a aussi vu six départements passer au niveau rouge Météo des forêts (niveau 4/4 de danger très élevé). Sur la saison estivale, de nombreuses journées ont d’ailleurs été concernées par un danger élevé (orange) ou très élevé (rouge), ce qui fait de 2025, une année record depuis le lancement de la Météo des forêts en 2023 : 13 journées avec au moins un département en rouge sur la carte du lendemain, 81 journées avec au moins un département en orange.
Sécheresse sur 30% du territoire
La sécheresse des sols, particulièrement dommageable à l'agriculture, a concerné 30% du pays de manière durable de mai à août, même si cela a été bien plus long dans certaines régions (Hauts-de-France, Normandie). Concernant les précipitations, 2025 a, à l'échelle du pays, été "proche de la normale" après une année 2024 particulièrement pluvieuse, illustration des "fortes variations" des cumuls de pluie d'une année sur l'autre. L'enneigement a été, à l'image des années précédentes, déficitaire sur l'ensemble des massifs montagneux.
L'ensoleillement a en revanche été bien meilleur : 2024 avait été l'une des années les moins ensoleillées des 30 dernières années (-10%) alors que 2025 se termine avec un excédent moyen proche de 5%.
Bilan régional
Au niveau régional, sur une large moitié sud du pays, les températures en moyenne sur l’année ont été de +1 à +1,3 degré au-dessus des moyennes de référence 1991-2020. Sur le nord du pays, elles ont été supérieures aux normales de +0,9 à +1 degré. Les températures minimales ont été plus proches des normales sur l’ensemble du territoire, avec une anomalie comprise entre +0,5 et +0,7 degré sur la moitié nord et proche de 1 degré sur le reste du pays. Les maximales ont par contre été nettement plus chaudes en moyenne sur l’année, notamment en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes où elles ont été de +1,4 degré au-dessus des normales. Des records de nombre de journées dépassant 35°C ont été par ailleurs battus notamment sur le pourtour méditerranéen avec 22 jours à Perpignan et 23 jours à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) mais aussi à Cognac (Charente) avec 15 jours.
Côté précipitations, les déficits sont généralement compris entre 5 et 10%, avec des cumuls plus proches de la normale en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne et Centre-Val de Loire. Le bilan est en revanche excédentaire en moyenne sur l’année en Provence-Alpes-Côte d’Azur où la pluviométrie dépasse la normale de 20% localement en Provence comme à Marignane avec plus de 630 mm (normale annuelle de 532,3 mm) ou à Carpentras avec plus de 850 mm (normale annuelle de 665,5 mm). En revanche, à Dunkerque comme à Bastia, le cumul annuel est proche de 500 mm, soit un déficit annuel qui s’établit respectivement à 25% et 35%.