Ruralité : 22 auditeurs pour la première promotion de l'IHEMRu

L'Institut des hautes études des mondes ruraux (IHEMRu) a été officiellement lancé le 15 octobre 2025 au Sénat en présence des 22 auditeurs de la première promotion. "La diversité des profils est extrêmement intéressante, a affirmé Dominique Faure, présidente de l'IHEMRu, vous allez être nos cobayes, vous allez ressortir de cette formation différents !" Parmi les premiers auditeurs : des directeurs généraux des services de collectivités territoriales, des cadres de la Banque des Territoires, deux présidents de communautés de communes, deux cadres du Groupe La Poste, deux collaborateurs parlementaires, deux sous-préfets… Ils vont suivre durant un an un cycle de neuf modules leur exposant tous les aspects des territoires ruraux. Objectif : améliorer leur connaissance concernant les ruralités, les acculturer aux enjeux du rural et plus globalement mieux faire prendre en compte ces problématiques dans les politiques publiques.

Les auditeurs démarrent par deux jours de formation les 16 et 17 octobre, centrés sur les données démographiques des territoires ruraux. En fin de session, ils devront transmettre, par groupe, un mémoire d'une vingtaine de pages. Une façon de "pousser les feux de la ruralité", a déclaré Bernard Delcros, sénateur du Cantal et président du Parlement rural français. Parlement dont l'ancien président Patrice Joly a porté ce projet qui fait écho à l’Institut des hautes études des métropoles instauré en 2017 (lire notre article). "La ruralité mérite d'être traitée au plus haut niveau", a souligné le sénateur de la Nièvre pour qui il s'agit d'"acculturer les responsables politiques, de la haute administration, les journalistes, les représentants du secteur économique, à la réalité de nos ruralités et de leurs potentiels pour l'avenir du pays". Pour compléter la démarche, un prix Médias et Ruralités a été créé. Il a récompensé le 8 octobre 2025 18 lauréats, sur 800 projets présentés.

"Il va falloir se battre"

Si ces initiatives ont pour but de relancer les thèmes de la ruralité dans le débat public, "il y a des sujets sur lesquels il va falloir se battre, il y a des projets qui nous paraissent contraires aux intérêts de la ruralité", a estimé Bernard Delcros, qui s'inquiète notamment de l'avenir des Pôles d'équilibre territorial et rural (PETR). Le sénateur peut toutefois trouver un motif de satisfaction : le FNADT (Fonds national d'aménagement et de développement du territoire), dont il craignait la disparition (lire notre article), sera bien maintenu, a assuré la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, mercredi 15 octobre, devant la commission des finances du Sénat.

De son côté, Dominique Faure poursuit la mission que lui avait confiée François Rebsamen, alors ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation sur l'aménagement du territoire et que Françoise Gatel, nouvelle ministre, a repris dans son agenda. "Nous allons remettre, pas la semaine prochaine, mais l'autre une note d'une vingtaine de pages et nos conclusions fin décembre, a signalé l'ex-ministre, précisant qu'elle travaillait avec trois inspecteurs et qu'elle était très attachée à analyser trois types de territoire : la ruralité, le littoral et les outre-mer, qui sont "souvent les oubliés de la République".