A Ajaccio, une coordination d'associations travaille avec les élus pour lutter contre l'exclusion (20)

Tout est parti d'une évacuation de squat en 2004 à Ajaccio, où diverses associations (ONG, organisations caritatives etc., voir liste en encadré) intervenaient sans véritable coordination. "Plutôt que d'être dans la protestation, nous avons décidé de nous réunir entre associations pour nous interroger sur les raisons de cette grande précarité à Ajaccio , explique le président de la coordination inter-associative, François Pernin, également président de la délégation régionale de Médecins de Monde. Ensemble, les associations décident d'organiser une forme de mutualisation et créent la Coordination de lutte contre l’Eeclusion, intitulée CLE Pumonte.  Chacune garde son indépendance mais veille à agir de manière cohérente, solidaire et complémentaire avec les autres.

Preuves d’efficacité par l’exemple

Les résultats obtenus par cette coordination entre associations ont peu à peu convaincu des élus. Depuis décembre 2013, un abri de nuit pérenne a été ouvert. La CLE a été à l'origine de ce projet, avec l'appui de différents financeurs (État, mairie d’Ajaccio, conseil départemental de Corse-du-Sud). Sa gestion est confiée à la Croix-Rouge. "Il aura fallu huit ans pour monter ce projet, souligne le président de la coordination CLE Pumonte, mais nous sommes arrivés à un dispositif pérenne."
La CLE y a gagné une reconnaissance sur sa capacité à faire aboutir des projets. Elle est depuis régulièrement conviée par diverses institutions, écoutée par les responsables politiques. La charte régionale de lutte contre la pauvreté en Corse, que la CLE défendait depuis plusieurs années, a été retenue en 2014 dans le plan d’aménagement durable, d’urbanisme et d’énergie de la Corse (Padduc). En 2016, la ville d’Ajaccio fait appel à la CLE pour animer une réflexion qui doit nourrir le projet social de l’intercommunalité.

Intervenir sur des problèmes complexes

La ville d’Ajaccio a décidé de confier à la CLE l'animation d'une réflexion sur l'invisibilité sociale. "Le collectif nous avait interpellé sur la précarité, explique l'élue déléguée au développement social et vice-présidente du CCAS, Caroline Corticchiato. En 2016, nous avons décidé de lui confier l'animation d'une réflexion entre la ville, son CCAS, la communauté d'agglomération du pays d'Ajaccio et le département, sur ces personnes qui sont juste au-dessus des minimas sociaux, mais qui ne s'en sortent pas pour autant." "C'est un public qu'on a du mal à identifier et qui est parfois exclu des dispositifs mis en place", explique la directrice du CCAS, Barbara Serreri.

Préconisations pour la politique sociale du CIAS en cours de création

Ce travail doit nourrir le futur projet social de l'intercommunalité confirme l'élue et vice-présidente du CCAS. L'ensemble des préconisations, rendues en juin 2016, alimenteront en effet le projet du futur centre intercommunal d'action social du pays d'Ajaccio, qui remplacera le CCAS d'Ajaccio en janvier 2018 et pilotera la politique sociale de l'agglomération. Une première action a déjà été lancée par le CCAS, sous forme d'une "expérimentation d'une nouvelle forme d'intervention en travail social".

Les membres de la CLE Pumonte
La Fraternité du partage, la délégation régionale de Médecins du Monde, Présence Bis, Croix-Rouge corse-du-Sud, Secours catholique, Secours populaire fédération de Corse-du-Sud, les Resto du Cœur Corse-du-Sud, Ava Basta, Falep 2A.