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Environnement - Alternatives aux pesticides : une centaine d'élus s'engagent

Pour mobiliser les élus locaux sur l'enjeu des pesticides, deux associations et un syndicat apicole ont lancé le 27 mars un comité qui prône le recours à des alternatives.

Lancé dans le cadre de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, qui dure jusqu'au 30 mars et offre un programme très dense, ce comité piloté par trois structures - Agir pour l'environnement, Générations Futures et l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF) - ambitionne de mobiliser les élus sur les dangers liés à l'utilisation de ces produits. "Le but est de former et d'informer les élus au sens large, c'est-à-dire autant les parlementaires que les maires ou conseillers régionaux. D'ores et déjà, la dynamique est bien enclenchée", indique Sophie Bordères, coordinatrice de campagne chez Agir pour l'environnement. Une centaine d'élus ont déjà signé la charte mise en ligne, qui constitue en quelque sorte le socle et le point de départ de cette action. L'initiative vise aussi à diffuser, à mutualiser les bonnes pratiques : le but du site internet lancé, qui s'enrichira progressivement en termes de contenu, est de leur offrir une caisse de résonance. Car les alternatives existent, même si les experts s'accordent à dire qu'elles restent difficiles à mettre en œuvre du fait des obstacles réglementaires. Et les collectivités donnent l'exemple : la région Limousin vient ainsi de lancer un plan d'action "zéro phyto" sur le périmètre de ses espaces verts, soit 130 hectares. Plusieurs associations locales, dont la Fredon Limousin, ont contribué à son élaboration ; sa mise en œuvre étant quant à elle rythmée en deux temps : état des lieux des pratiques, puis formation des agents.
Par ailleurs, la création de ce comité d'élus s'inscrit dans la droite lignée des recommandations formulées au niveau national par la mission d'information commune sur les pesticides et leurs impacts sur la santé. "En octobre dernier, cette mission sénatoriale a publié un rapport très complet. Pas question qu'il reste lettre morte", motive François Veillerette, président de Générations Futures. Pour rappel, ce rapport appelait entre autres à revoir le plan Ecophyto 2018 et suggérait d'inciter les collectivités à ne plus utiliser de pesticides d'ici cinq ans. "Enfin, l'objectif est de faire bouger les lignes et d'aboutir à des changements législatifs", ajoute François Veillerette. Signataire de la charte du comité et présent lors de son lancement, Joël Labbé, sénateur du Morbihan et membre de la mission sénatoriale évoquée, préparerait en ce sens une proposition de loi sur l'emploi des pesticides attendue d'ici la rentrée prochaine.