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Personnes âgées - Alzheimer : des équipements en hausse, mais de fortes disparités locales

A quelques jours de la journée mondiale consacrée à cette maladie, la Fondation Médéric Alzheimer publie les résultats d'une étude sur l'offre et les modalités de prise en charge des patients à domicile ou dans les structures alternatives (accueil de jour, hébergement temporaire...). Ceux-ci apportent un double enseignement. Côté positif : la mobilisation de moyens en faveur de la prise en charge. Les progrès sont bien réels, en dépit d'une prise de conscience tardive des enjeux sanitaires et sociaux de cette maladie - qui s'est concrétisée par le premier plan Alzheimer en 2001, suivi d'un second en 2004 - et d'une mobilisation encore insuffisante au regard des besoins actuels et futurs. Ainsi, depuis 2001, le nombre de places d'accueil de jour est passé de 190 à 5.277 places. Ce chiffre ne représente toutefois que 106 places pour 100.000 personnes âgées de plus 75 ans, ce qui est encore loin de correspondre à l'incidence de la maladie. Pour leur part, les établissements proposant des accueils temporaires - qui permettent notamment de soulager les familles - sont aujourd'hui 563, mais seuls 168 disposent de places spécifiquement affectées à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. De même, le nombre de centres de diagnostic est passé, en cinq ans, de 490 à 643, tandis que celui des structures proposant une aide aux familles (permanences téléphoniques, soutien psychologique, groupes de parole...) passait de 815 à plus de 1.900. Enfin le nombre de centres locaux d'information et de coordination (Clic) - qui s'adressent à l'ensemble des personnes âgées et de leurs familles - se sont accrus de 510 à 867.
Le second enseignement de l'étude réside dans l'existence de très fortes disparités locales, sans que celles-ci paraissent liées à des écarts démographiques (part des personnes âgées dans la population) ou à des différences dans les ressources financières. Selon les régions, le nombre de places d'accueil de jour varie ainsi de 0 à plus de 200 pour 100.000 personnes de plus de 75 ans. Les plus mal dotées en ce domaine sont Champagne-Ardenne, la Lorraine, l'Auvergne, l'Aquitaine et la Corse. En matière de centres de diagnostic, les plus mal loties sont les régions de l'Ouest et du Sud, qui comptent pourtant une importante population de personnes âgées. Le Sud est également sous-doté en structures de soutien pour les familles, au même titre que le Nord, la Normandie et le centre de l'Ile-de-France. Autant de disparités qui devraient être prise en compte dans le troisième plan Alzheimer que la commission dirigée par le professeur Joël Ménard remettra au chef de l'Etat le 2 novembre 2007.

 

Jean-Noël Escudié / PCA