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Congrès AMF - Baromètre financier : développer les investissements ou stabiliser la pression fiscale ?

La Caisse d'épargne et l'AMF ont présenté le 22 novembre le baromètre financier des communes et des communautés, qui permet notamment d'en savoir plus sur les priorités des élus dans leur stratégie financière pour 2012.

"Mieux connaître l'état d'esprit des maires et leurs perspectives en matière d'investissement." Telle est, selon Jacques Pélissard, la principale utilité du baromètre financier des communes et des communautés, dont la Caisse d'épargne et l'AMF présentaient ce 22 novembre à la presse, en marge du Congrès des maires, l'édition 2011. Un baromètre basé sur une enquête CSA menée auprès de 503 élus – maires et présidents d'EPCI – entre fin août et début septembre. Philippe Laurent, président de la commission des finances de l'AMF, a d'ailleurs relevé que "les choses évoluant très vite" actuellement, certaines réponses apportées par les élus à la fin de l'été n'auraient pas forcément été tout à fait les mêmes aujourd'hui...
Ce baromètre s'est en premier lieu intéressé à ce qui constitue le premier objectif des élus dans leur stratégie financière pour 2012. Malgré le contexte plus que tendu, le principal objectif des maires reste bien le développement des investissements (51%), devant la stabilisation de la pression fiscale (41%), la préservation ou le maintien des services rendus (38%), la limitation ou réduction des dépenses (35%). La réduction de l'endettement n'est prioritaire que pour 1% des maires. Certes, le développement des investissements marque une baisse de 5 points par rapport à l'an dernier, et connaît un recul plus marqué dans les communes de plus de 10.000 habitants. Et du côté des présidents d'EPCI cette fois, cet objectif passe derrière la limitation ou réduction des dépenses.
S'agissant des prévisions de dépenses pour 2012 justement, du côté des dépenses de fonctionnement, les élus misent majoritairement sur une stabilité, quelles que soient les dépenses concernées : entretien du patrimoine et des équipements, dépenses sociales et scolaires, dépenses de personnel, reversement aux communes ou à la communauté… Ceux qui prévoient une augmentation sont toutefois nettement plus nombreux que ceux qui osent entrevoir une diminution. Ainsi par exemple, pour l'entretien du patrimoine et des équipements, 60% des maires évoquent une stabilité des dépenses, 35% estiment qu'elles seront en hausse et seuls 4% parient sur une baisse.
Coté dépenses d'investissement, pour les maires, les besoins vont principalement se porter en 2012 sur la voirie : 52% citent en effet la voirie comme premier poste d'investissement, loin devant le scolaire et le périscolaire (22%), l'urbanisme et le logement ou le soutien au développement économique local. Ce champ de l'économie arrive en revanche logiquement en tête (39%) lorsque ce sont les présidents d'EPCI que l'on interroge. A noter : si la voirie concentre une grande partie des besoins identifiés… c'est aussi la voirie qui a été la première victime dès lors que les maires ont dû baisser leurs investissements cette année.
Plus spécifiquement questionnés sur leurs projets d'investissement liés au développement durable, les maires citent alors en premier lieu l'amélioration des systèmes de distribution d'eau (42%) et la rénovation thermique des bâtiments (41%).
Un Baromètre initié par la Caisse d'épargne – avec ses 56 milliards d'encours de crédits aux collectivités – se devait d'inclure des questions plus purement financières : épargne, gestion de la dette, accès au crédit… On en retiendra notamment que les deux tiers des élus estiment que leur niveau d'endettement est satisfaisant (seuls 5% des maires et 14% des présidents considèrent que leur collectivité est trop endettée) et que 41% des maires envisagent même d'emprunter davantage en 2012, en notant toutefois qu'il s'agit là plutôt de maires de petites communes. Quant à la question de l'accès au crédit, les réponses ne sont pas très nettes : 39% des maires estiment avoir bénéficié d'une offre équivalente aux années précédentes, 21% ont perçu une diminution de l'offre bancaire, 6% parlent d'une hausse... mais 34% ne se prononcent pas. Sur ce point comme sur d'autres, la surreprésentation des petites communes parmi les élus interrogés est sans doute à prendre en compte.
Pour les représentants de l'AMF en tout cas, qu'il s'agisse de son président Jacques Pélissard ou de Philippe Laurent, la question de l'accès au crédit et du financement à long terme est aujourd'hui particulièrement "préoccupante". Ils l'ont redit lors de la présentation de ce baromètre. Jacques Pélissard pour insister une nouvelle fois sur la nécessité de permettre à l'Agence de financement des collectivités de voir le jour. Philippe Laurent pour souligner que les difficultés d'accès au crédit vont sans doute "amener les collectivités à décaler ou étaler leurs investissements". "Une forme d'attentisme commence à se faire jour, qui est très dangereuse pour la croissance, à commencer par le secteur du BTP", a-t-il poursuivi. André Laignel, secrétaire général de l'AMF, a pour sa part rappelé que la pente descendante avait déjà commencé puisque "en deux ans, les investissements des collectivités ont baissé de 6 milliards d'euros".

 

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