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Grands événements sportifs - Candidature JO Paris-2024 : gouvernance partagée et choix des sites cet été

Approuvée lundi 13 avril par le conseil de Paris, la candidature parisienne aux Jeux olympiques de 2024 s'organise. Le Comité français de sport international (CFSI), qui menait le dossier avec l'appui du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), a disparu au profit de l'association Ambition olympique qui a tenu son assemblée générale fondatrice le 15 avril.
Sans surprise, le mouvement sportif détiendra la majorité des voix dans cette nouvelle structure – qui devra à son tour laisser la place à un comité de candidature d'ici septembre 2015, une fois la candidature de Paris officiellement déposée auprès du Comité international olympique (CIO).

La ville de Paris et la région à égalité… pour l'instant

La hache de guerre est donc provisoirement enterrée entre Anne Hidalgo, maire de Paris et défenseur d'une gouvernance "simple" qui mettrait Paris en tête de gondole politique de la candidature, et Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France et partisan d'une gouvernance "collégiale" où Paris et la région seraient à égalité. Avec dix voix pour le mouvement sportif, contre trois à l'Etat, trois à la région et trois à la ville de Paris, bien malin qui peut dire ce qui sortira des débats de l'association dont l'une des missions sera précisément de proposer un modèle de gouvernance pour le futur comité de candidature.
Autre tâche majeure d'Ambition olympique : le choix des sites olympiques. Ici, l'idée est simple : aboutir à une décision avant septembre de façon à pouvoir, une fois la candidature officiellement déposée, se concentrer sur la promotion de celle-ci à l'international, aspect primordial où semble-t-il Paris avait péché lors de ses précédentes tentatives.

Choix des sites : concurrence territoriale et priorité au sport

En termes de sites, il convient de distinguer deux types de territoires. D'abord, ceux situés hors de l'Ile-de-France et susceptibles d'accueillir des épreuves de voile et de football, qui font l'objet d'un appel à candidatures complémentaire. Les collectivités potentiellement intéressées (cinq se sont déjà officieusement déclarées pour la voile) vont rapidement recevoir un courrier les invitant à confirmer leur intérêt, accompagné du cahier des charges. Celui sera ensuite explicité lors d'une réunion d'information destinée aux élus. Enfin, les villes devront faire parvenir leur projet définitif à Ambition olympique qui fera son choix cet été.
Pour les sites franciliens impliqués dans toutes les autres disciplines, le choix sera en principe moins déterminé par les désirs des élus locaux que par la nécessité de construire un projet cohérent, susceptible de convaincre le CIO. En d'autres termes, les impératifs sportifs devraient primer sur les visions politiques. Car pour Ambition olympique, l'objectif est bien de gagner.
Parmi les choix importants qui devront être faits, figurent l'emplacement du futur village olympique, dont les installations pourraient être reconverties en logements sociaux après l'événement. Si la Seine-Saint-Denis tient la corde, le Val-de-Marne, dont le dossier a été minutieusement étudié, veut encore croire en ses chances. Autre gros chantier en vue : la piscine olympique. Là encore, des territoires seront en concurrence avec un enjeu fort en termes d'investissements. Enfin, le dossier des grandes salles devrait refaire surface avec notamment une concurrence à attendre entre Sarcelles – qui envisage désormais un financement public pour son projet après que son appel d'offres pour un PPP s'est révélé infructueux – et Tremblay-en-France, qui a lancé en mars son propre appel d'offres pour un projet quasiment similaire d'aréna d'environ 8.000 places.

Structure juridique et financement

Si les choix feront des déçus, Bernard Lapasset, président d'Ambition olympique, envisage de créer un label des territoires pour impliquer dans le projet olympique les sites non retenus.
En toute logique, ce n'est qu'une fois les sites choisis que les contours de la gouvernance - impliquant les élus des territoires retenus - seront définitivement arrêtés. Gouvernance qui pourrait également anticiper la formation du Grand Paris.
Enfin, parmi les autres objectifs de la toute nouvelle et éphémère association, figurent le plan de financement, le choix juridique du futur comité de candidature ainsi que la communication. Après avoir convaincu une Anne Hidalgo peu enthousiaste il y a quelques mois encore à se lancer dans l'aventure, le mouvement sportif espère rassembler autour de son projet la population et les entreprises… et, pourquoi pas, faire appel à leur générosité, comme l'avait suggéré en novembre dernier Denis Masseglia, président du CNOSF, pour financer une partie des quelque 80 millions d'euros nécessaires pour mener à bien la candidature de Paris. Le 14 avril dans le cadre du Comité interministériel sur le Grand Paris (voir notre article ci-contre), le gouvernement lui-même a d'ailleurs affiché son intention de "créer une fondation pour solliciter le mécénat d'entreprise et soutenir la candidature  aux JO 2024 par des acteurs privés". 

 

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