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Cars Macron : pour France Stratégie, le chantier des gares routières doit devenir "prioritaire"

Les autocars longue distance, libéralisés depuis la loi Macron du 6 août 2015, pourraient transporter jusqu’à 25 millions de passagers par an d’ici 2030, selon une note de France Stratégie publiée le 27 juillet. Une expansion qui rend urgent l’aménagement, voire la création de gares routières, selon cette étude.

Selon une note d’analyse de France Stratégie publiée ce 27 juillet, le marché des autocars longue distance (plus de 100 kilomètres), libéralisé par la loi Macron du 6 août 2015, devrait encore fortement progresser à moyen terme. En 2016, 6,2 millions de personnes ont utilisé ces autocars, rappelle-t-elle. "Trois scénarios sont développés à l'horizon 2030, avec des trafics potentiels de 15, 20 et 25 millions de passagers", selon France Stratégie, qui utilise l'exemple allemand - le marché de l'autocar longue distance y a été libéralisé en 2013 - pour élaborer ses perspectives.
Au vu de ces trois scénarios, "le nombre d'autocars nécessaires pour assurer le trafic à l'horizon 2030 serait compris entre 760 et 1.270, (...), le nombre de conducteurs nécessaires se situerait entre 2.670 et 4.440", précise l’étude. "Le nombre total d'emplois du secteur (...) serait de 3.100 à 5.170", contre 2.100 à la fin du premier trimestre 2017, ajoute-t-elle.
La SNCF pourrait voir partir vers l'autocar jusqu'à 8 millions de passagers, "soit près de 4% du trafic ferroviaire longue distance (TGV et Intercités) en 2015", détaille France Stratégie.

Points d'arrêt et gares routières : "le maillon faible"

Comme l'avait déjà relevé l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), France Stratégie souligne que "le maillon faible demeure la qualité des points d'arrêt et des gares routières". En effet, "les autocars longue distance ont connu un essor si rapide qu'il n'a pas été possible d'anticiper l'aménagement, voire la création de gares routières ou de points d'arrêt pour accueillir les passagers dans de bonnes conditions. Ce chantier devient une priorité". Actuellement, 204 points sont recensés dans le registre des gares routières et des points d’arrêt. "L’éventail va du simple arrêt le long d’un trottoir – non sécurisé et sans aucun service ni signalétique – ou au parking avec quelques informations jusqu’à une gare routière offrant certains services", détaille l’étude. France Stratégie estime que "les villes doivent considérer ce sujet comme un facteur d'attractivité et concevoir de véritables pôles d'échanges multimodaux à haut niveau de services. La création de gares routières pourrait ainsi faire partie d'un appel à projets des transports collectifs en site propre (TCSP)".