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Tourisme - Economie touristique : il faut sauver le soldat Paris

Dans un communiqué du 30 mai 2016, le Comité régional du tourisme (CRT) - qui se revendique comme le premier opérateur touristique de la destination - "tire la sonnette d'alarme" et "souhaite alerter les pouvoirs publics sur les risques graves que fait peser la situation actuelle sur l'activité touristique de notre destination". Cette allusion à la situation actuelle vise deux éléments distincts, mais dont les effets se conjuguent pour peser sur l'activité touristique de la capitale et de la région, notamment en matière de tourisme international.

Le nombre de touristes japonais en baisse de 56%

Il s'agit bien sûr, en premier lieu, des "conséquences désastreuses des attentats de 2015". Comme le montre la récente publication des chiffres de l'Insee sur le premier trimestre 2016, Paris continue d'enregistrer une baisse du nombre de visiteurs étrangers, alors que la fréquentation touristique se redresse dans le reste de la France (voir notre article ci-contre du 27 mai 2016).
Mais le CRT vise aussi "les événements sociaux et les scènes de guérilla en plein Paris, relayés dans le monde entier [qui] renforcent le sentiment de crainte et d'incompréhension des visiteurs, dans un contexte déjà anxiogène à la suite de la prolongation de l'état d'urgence". Quel que soit le poids respectif de ces deux facteurs, les chiffres sont bien là : depuis le début de l'année, la fréquentation des touristes japonais affiche un recul de 56%, tandis que les Russes reculent de 35%, les Italiens de 24% et les Chinois - qui étaient pourtant jusqu'alors les moteurs de l'activité touristique dans la capitale - de 14%. Pour le CRT, ces baisses conjuguées "ne permettent pas à Paris Ile-de-France d'entrevoir une sortie de crise à court terme". L'enjeu est de taille, puisque Paris est, de loin, la principale porte d'entrée et le principal motif de visite des touristes étrangers.

"Made in Paris"

Le cri d'alarme a été entendu par les décideurs nationaux, qui étaient au demeurant déjà conscients de la gravité de la situation. Le jour même du communiqué du CRT, Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international (en charge du tourisme), Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Jérôme Chartier, premier vice-président du conseil régional, tenaient une conférence de presse commune à la tour Eiffel pour "rassurer les visiteurs étrangers et délivrer un message de confiance".
Outre cet affichage de la volonté de travailler ensemble à la relance de la destination, les trois institutions ont présenté une nouvelle campagne de promotion. Dotée d'un budget de 1,8 million d'euros, elle vise 16 marchés prioritaires : les grands pays européens, mais aussi les Etats-Unis, le Canada, le Japon, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, le Brésil, le Mexique et la Russie.
La campagne repose sur quatre visuels déclinant le slogan "Made in Paris" en version web et papier, mais également par une mobilisation des réseaux sociaux, sur l'accueil en France d'"influenceurs" (blogueurs, Youtubers...), sur la mise en place d'un dispositif de gestion de l''e-réputation de Paris et sur diverses autres opérations ciblées. Sans oublier bien sûr l'opportunité offerte par la présence de milliers de journalistes à l'occasion de l'Euro 2016.
A noter : la campagne "Made in" est étendue à plusieurs autres destinations, qui connaissent également une baisse de fréquentation significative. Elle sera ainsi déclinée sur Versailles, la vallée de la Loire, la Normandie et la Champagne.
 

 

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