En Île-de-France, deux tiers des communes sont passées à zéro pesticide

Deux tiers des communes d'Île-de-France indiquent être passées à zéro pesticide chimique pour les espaces extérieurs, y compris pour l'entretien des cimetières et terrains de sport pourtant dispensés par la loi, selon l'agence régionale de la biodiversité.

À l’occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, qui se déroule du 20 au 30 mars 2019 sur tout le territoire (lire notre article),  l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France (ARB IdF) vient de publier une mise à jour de son indicateur "Objectif zéro pesticide", qui, depuis 2011, dresse un état des lieux de l’usage des pesticides par les collectivités franciliennes. Sur les 690 communes ayant renseigné l’indicateur (un peu plus de la moitié des communes de la région), 67% déclarent ne plus utiliser aucun pesticide dans la gestion de leurs espaces extérieurs alors qu’elles n’étaient que 22% avant le 1er janvier 2017. Ces villes et villages vont donc au-delà de la loi Labbé, qui depuis janvier 2017 leur interdit ces substances mais avec une dérogation pour les cimetières et terrains sportifs, note l'enquête. Au 1er janvier 2017, les communes n'étaient que 22% à se passer de pesticides, rappelle l'ARB, qui se félicite de "la mobilisation des communes pour tendre vers le zéro pesticide sur l'ensemble de leurs espaces".
Parmi les autres déclarants, 24% indiquent recourir encore aux phytosanitaires pour les cimetières et terrains de sport, et 8% assurent être en cours de changement.
Pour cette enquête destinée à mesurer l'impact de la loi Labbé, l'agence régionale de la biodiversité a croisé ces déclarations volontaires avec les données des agences de rivières, parcs régionaux et associations, qui accompagnent depuis plusieurs années les communes dans leur transition. Ce bilan "c'est ce que l'on constate sur l'ensemble du territoire" francilien, confirme son auteur, Jonathan Flandin, pour qui il paraît aussi "représentatif de ce qui se passe au niveau national".
De nombreuses communes se sont engagées dans la réduction des pesticides dès avant janvier 2017, poussées par des arrêtés encadrant leur utilisation depuis 2006 et 2011. Mais les cimetières restent un point de fixation, car dans cet univers très minéral les "mauvaises herbes" se voient, et restent difficiles à accepter pour le public. "Beaucoup de communes ont trouvé la solution en végétalisant, indique Jonathan Flandin. On enherbe les allées, ça se fait de plus en plus."
Pour les terrains de sport, un problème vient notamment de l'exigence de qualité des pelouses des fédérations, surtout à haut niveau, note l'écologue. De ce fait, les communes urbaines et de petite couronne sont le plus concernées.
"Outre le nécessaire respect de la réglementation, l'arrêt total de l'usage des pesticides par les communes leur permet d'agir sur la protection de la santé des agents et des habitants, mais aussi sur l'environnement, la biodiversité, les sols, la qualité de l'air et de l'eau", rappelle l'agence.