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Economie sociale et solidaire - ESS : un mois pour se faire entendre avant la présidentielle

En novembre, le mois de l'économie sociale et solidaire va s'efforcer de sensibiliser jusqu'aux candidats à l'Elysée.

Une conférence à Niort sur les associations face à la crise, une exposition de mode éthique à Paris, une présentation des coopératives d'activité et d'emploi près de Nancy… En novembre, les quelque 1.500 manifestations prévues pour ce mois de l'économie sociale et solidaire (ESS) devraient permettre au secteur de mieux se faire connaître du public. Campagne présidentielle oblige, cette quatrième édition nationale s'efforcera aussi de sensibiliser les candidats à l'Elysée…
Jean-Louis Cabrespines, le président du Conseil national des chambres régionales de l'économie sociale (CNCRES), leur a lancé un appel le 25 octobre, en présentant à la presse la programmation de novembre. Plusieurs propositions leur ont été adressées : un enseignement de l'ESS à l'école comme en formation continue, un soutien aux reprises d'entreprises sous forme de coopératives, une représentation des syndicats d'employeurs de l'ESS… L'une des propositions concerne plus particulièrement les collectivités locales : le CNCRES plaide pour un soutien aux Pôles territoriaux de coopération économique. "Dans un même territoire se retrouvent des structures de l'ESS qui peuvent avoir des complémentarités", explique Jean-Louis Cabrespines. "Mettons-les en synergie en créant de tels pôles, avec les collectivités locales !" L'Etat pourrait lui-même y participer - par ses directions régionales de l'action culturelle, par exemple. Par ailleurs, le président du CNCRES a regretté "le recours systématique des collectivités locales aux appels d'offres, même dans des domaines où de simples conventions, légalement, suffiraient".
Ces premières propositions font partie de la douzaine de recommandations que compte présenter à son tour le Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l'économie sociale (Ceges), le 7 novembre à Paris. Et cette fois, les candidats à la présidentielle devraient être, au moins, dûment représentés. Les postulants à l'Elysée devraient enfin être interrogés en personne sur ces propositions lors d'une rencontre en janvier.
Quant à la campagne des Etats généraux de l'ESS, lancée dès octobre dernier, elle devrait également influer sur les prétendants. Après plusieurs mois de rédaction de "cahiers d'espérance", puis trois journées de mobilisation en juin au Palais Brongniart à Paris, l'objectif est désormais de convaincre les partis. Une déclaration vient d'être diffusée : elle contient plusieurs propositions analogues, à l'attention des politiques.
Et en attendant de convaincre le futur président de la République, les partisans de "l'autre économie" préparent ce qui sera, peut-être, l'un de ses tout premiers textes : une loi-cadre pour l'ensemble du secteur. Les membres du conseil supérieur de l'ESS se concertent actuellement sur son contenu. "Cela demandera au moins un an avant de l'obtenir", jauge Jean-Louis Cabrespines. Sa promulgation pourrait, qui sait, intervenir en plein état de grâce élyséen.