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Un allègement du protocole sanitaire dans les écoles modifie la gestion des cas contacts et du variant britannique 

Le ministère de l’Education nationale a publié vendredi 12 février 2021 au soir une nouvelle version du protocole sanitaire visant à prévenir le risque Covid dans les établissements scolaires. La conduite à tenir avec un cas confirmé du variant britannique devient la même que pour la souche classique du Covid. En Moselle, où l'épidémie sévit durement, plusieurs élus locaux réclament l'avancement des vacances scolaires. En vain. 

C’est le feuilleton de l’hiver. Le ministère de l’Education nationale a publié vendredi 12 février 2021 au soir une nouvelle version du protocole sanitaire visant à prévenir le risque Covid dans les établissements scolaires. La troisième en trois semaines. L’habitude est prise désormais même si elle a pu surprendre au début : les mises à jour concernant les mesures sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19 sont publiées dans la Foire aux questions (FAQ) du ministère.   

Variant britannique et souche classique : même conduite

Les principales modifications par rapport à la version précédente, qui date du 8 février, portent sur l’identification des personnes cas contacts à risque et sur les mesures à prendre en cas d’infection au variant britannique chez un personnel ou un élève. Désormais, en maternelle, en élémentaire et dans le 2nd degré, quand 3 élèves d’une même classe sont positifs au Covid, une étude des contacts déterminera si les personnels de la classe doivent être considérés comme contacts à risque. Mais "l’apparition de l'un de ces variants chez un personnel n’implique pas automatiquement la fermeture de la classe", comme c'était le cas jusqu’à présent. 

La conduite à tenir avec un cas confirmé du variant britannique devient "la même que pour le cas général" (souche classique du Covid). Il est précisé que "selon l’analyse locale concernant la circulation de ce variant sur le territoire, en lien avec l’ARS, la fermeture de la classe pourra toutefois être envisagée dès le premier cas". Jusqu’à présent la classe était fermée en cas de survenue d’un cas de variant britannique.  

Dans les cas de variant brésilien ou sud-africain chez un élève, la fermeture immédiate reste la règle. Tous les élèves de la classe sont considérés comme des contacts à risque et une "étude approfondie des contacts déterminera si les personnels de la classe doivent être également considérés comme contacts à risque". 

Le Snes-FSU considère dans un communiqué du 13 février que ces nouvelles mesures sont "à contre-courant de la situation sanitaire dégradée, notamment dans les collèges, lycées et CIO". 

Selon les données du MEN rendues publiques vendredi, 1.599 classes et 103 établissements scolaires publics et privés (69 écoles, 26 collèges et 8 lycées) étaient fermés la semaine dernière en raison de l’épidémie de Covid-19 . Celles-ci ne prennent pas en compte les établissements de la zone A (Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Poitiers) qui sont en vacances depuis le 6 jusqu’au 22 février. Pour rappel, ceux de la zone C (académies de Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse, Versailles) le sont depuis le 13 février jusqu’au lundi 1er mars et ceux de la zone B (académies d'Aix-Marseille, Amiens, Caen, Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice, Orléans-Tours, Reims, Rennes, Rouen, Strasbourg) le seront du 20 février au 8 mars.  

"Comme en mars 2020, le gouvernement n'écoute pas les élus locaux"

Une zone B dans laquelle se situe justement la Moselle. Dans ce département, la situation sanitaire a été jugée "plus inquiétante" qu'ailleurs, notamment avec une progression du variant sud-africain. Ce qui a poussé les élus locaux a réclamer l'avancement des vacances scolaires. La demande a été refusée. Le préfet de la Moselle Laurent Touvet a annoncé samedi 13 février que les écoles restaient ouvertes dans ce département qui ne fera pas non plus l'objet d'un confinement local pour l'instant, au grand dam de plusieurs élus locaux qui ont affiché leur mécontentement. Les cas "explosent chez les 10-20 ans (...) Le feu s'intensifie sur la métropole de Metz", s'est agacé sur Twitter le maire (LR) de Metz, François Grosdidier, qui a fustigé un "État sourd et aveugle". "Tout ça pour ça ! (...) On a fait porter à la Moselle des stigmates dont elle n'a pas besoin", s'est indigné le président (UDI) du département Patrick Weiten, cité par Le Républicain Lorrain. Sénateur (PS) de la Moselle, Jean-Marc Todeschini a critiqué un "manque de courage" et un "amateurisme redoutable". "J'ai l'impression de revivre le cauchemar du printemps 2020 !", lorsque le Grand Est était en première ligne de l'épidémie : "comme en mars 2020, le gouvernement n'écoute pas les élus locaux", a-t-il estimé dans un communiqué.